Dakarmidi -Les premières élections sénatoriales ivoiriennes se tiendront le 24 mars prochain, a précisé ce mercredi Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement. La campagne électorale se déroulera du 19 au 22 mars.
Comme le laissait présager la récente ordonnance relative à la première élection des sénateurs en Côte d’Ivoire, l’élection des membres de la deuxième chambre parlementaire du pays aura lieu fin mars, précisément le samedi 24. C’est ce qu’a indiqué Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement, ce mercredi 21 février à l’issue du Conseil des ministres. « La campagne électorale est prévue du lundi 19 mars à 00 heure au jeudi 22 mars à minuit », a-t-il précisé.
Le gouvernement a donc décidé d’accélérer le processus électoral. L’ordonnance présidentielle prise le 14 février remplace la loi organique que devait voter l’Assemblée nationale et évite l’adoption d’un nouveau code électoral. Elle fixe le nombre de sénateurs, les conditions de leur éligibilité et de leur nomination, ainsi que les modalités du scrutin.
Une décision critiquée par les partis de l’opposition. « C’est au législateur [que revient le pouvoir] d’organiser le Sénat. Comment le chef de l’État peut s’arroger un pouvoir qu’il n’a pas au regard de la Constitution et pour lequel il n’a reçu aucune habilitation de l’Assemblée nationale ? », ont-ils estimé dans une déclaration faite ce mercredi avant l’annonce du gouvernement.
Un scrutin avant le renouvellement des élus locaux
En choisissant d’organiser ce scrutin avant le renouvellement des maires, conseillers régionaux et municipaux (qui pourrait avoir lieu en juillet prochain), le gouvernement a décidé de s’appuyer sur les élus en place pour procéder à cette élection. Il a également préféré organiser le vote avant la fin du mandat des conseillers régionaux et municipaux, en avril.
Enfin, « si on avait organisé les sénatoriales après les municipales, les mêmes conseillers auraient été obligés d’élire deux fois fois les sénateurs », précise une source à la Commission électorale indépendante (CEI).
66 personnalités seront élues lors de ces élections
Selon l’ordonnance présidentielle, les sénateurs seront élus sur une liste bloquée à un tour dans chaque district autonome et région, par un collège électoral composé de députés, de conseillers de district autonome élus, de conseillers régionaux, de conseillers municipaux, à l’exception de ceux figurant sur une liste de conseillers de district autonome élus.
Chaque région sera représentée par deux sénateurs. Ainsi, 66 personnalités seront élues lors de ces élections. Le troisième tiers des membres du futur Sénat seront désignés par le chef de l’État, Alassane Ouattara. Leur mandat prendra fin en 2020.
Candidature sous conditions
Selon le texte, « tout Ivoirien, âgé de 35 ans révolus à la date de l’élection, qui a la qualité d’électeur peut se présenter dans toute circonscription électorale de son choix, à l’exception des personnes ayant acquis la nationalité ivoirienne depuis moins de 10 ans, des présidents de conseil et conseillers régionaux, des maires, adjoints au maire et conseillers municipaux, démis d’office pour malversation, même s’ils n’ont pas encouru de peine privative de droits civiques sans préjudice des dispositions de la législation relative à l’organisation des collectivités territoriales ».
L’ancien Premier ministre Jeannot Ahoussou Kouadio est pressenti pour être élu à sa tête
Les députés, les membres du Conseil constitutionnel et des juridictions suprêmes, du Conseil économique, social, culturel et environnemental, de cabinet ministériel, ou de la CEI sont également inéligibles.
Le nouveau Sénat sera installé à Yamoussoukro. L’ancien Premier ministre Jeannot Ahoussou Kouadio est forcément pressenti pour être élu à sa tête.
Jeune Afrique