Dakarmidi – Mme Alison-Madueke, qui fut ministre du pétrole de l’ancien président Jonathan jusqu’en 2015 et la première femme à diriger l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), est au centre de plusieurs enquêtes pour blanchiment d’argent et corruption aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou en Italie et l’une des cibles privilégiées de la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) au Nigeria.
Une juge nigérian a ordonné hier, mercredi 28 février 2018, la confiscation définitive de deux appartements de luxe, d’une valeur de plusieurs millions de dollars, qui appartiennent à l’ex-ministre du pétrole, dans une énième affaire de corruption touchant cette proche de l’ancien président Goodluck Jonathan.
La juge Mojisola Olatoregun a dit agir « sans hésitation », demandant la « confiscation définitive des biens » de Diezani Alison-Madueke, situés dans deux riches quartiers de Lagos, la capitale économique du Nigeria, et deviennent de fait propriétés de l’Etat fédéral.La Haute Cour de Justice de Lagos a établi que ces appartements avaient été achetés pour 2,9 millions d’euros et 950.000 euros, par des entreprises appartenant à l’ex-ministre du Pétrole. Son avocat ne s’est pas opposé à leur saisie.
Elle est actuellement en liberté sous caution à Londres après avoir été arrêtée dans le cadre d’une enquête britannique sur un vaste scandale de corruption internationale. En septembre, un tribunal a ordonné à Londres le gel de cinq propriétés de luxe liées à Alison-Madueke.
Plusieurs maisons et appartements lui appartenant ont déjà été saisis par la justice ces derniers mois. En octobre, l’ex-ministre s’était vu confisquer plusieurs propriétés à Lagos, Abuja et Port Harcourt (sud-est) évaluées à 2,6 milliards de nairas (6,1 millions d’euros), acquises via des sociétés auxquelles elle et un de ses cousins, Donald Chidi Amamgbo, étaient liés.
En août, un juge avait aussi ordonné la saisie d’une luxueuse propriété d’une valeur estimée à 37,5 millions de dollars dans le très riche quartier de Banana Island à Lagos.
Le président Muhammadu Buhari a été élu en 2015 sur la promesse de lutter contre la corruption endémique et l’impunité qui minent le Nigeria, principal exportateur d’or noir africain avec l’Angola.De nombreux biens ont depuis été saisis et des comptes en banque gelés, visant notamment des personnalités proches de l’ancien président Goodluck Jonathan.
La rédaction