BRASILIA | Le Brésil a franchi mardi la barre des 5000 morts du nouveau coronavirus, après avoir enregistré un record de 474 décès sur les dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé.
Avec 5017 décès causés par la COVID-19, le bilan le plus lourd d’Amérique Latine, le Brésil a déjà dépassé le nombre de morts officiellement annoncé par la Chine, où l’épidémie a émergé fin 2019.
Au total, les autorités sanitaires ont recensé 71 886 cas confirmés dans ce pays de plus de 210 millions d’habitants, mais les chiffres officiels sont largement sous-évalués, le Brésil étant un des pays les moins actifs en termes de dépistage.
Certains spécialistes considèrent que le nombre de personnes infectées pourrait être au moins dix fois supérieur.
Le bilan du ministère précise que le nombre de décès pourrait être encore plus élevé, 1156 morts suspectes étant encore à l’étude.
L’État de Sao Paulo, le plus riche et le plus peuplé du pays, reste le plus touché, avec près de 40 % des décès (2049).
L’Assemblée des Peuples Indigènes du Brésil (APIB) a par ailleurs tiré la sonnette d’alarme sur la vulnérabilité des peuples autochtones. Quinze Amérindiens brésiliens sont morts de la COVID-19, cinq lors des quatre derniers jours.
Le président d’extrême droite Jair Bolsonaro n’a cessé de minimiser la pandémie, qu’il a longtemps qualifiée de «grippette», s’opposant aux mesures de confinement prises au niveau local par les gouverneurs de la plupart des États.
Il y a deux semaines, il a limogé son populaire ministre de la Santé Luiz Henrique Mandetta, qui avait une vision diamétralement opposée sur la façon de lutter contre la COVID-19.
Le nouveau ministre, Nelson Teich, a promis de mettre en place un plan de dépistage pour obtenir davantage d’informations sur la façon dont le virus se répand au Brésil.