Dakarmidi – A Pékin, les quelque 3 000 députés réunis au palais du Peuple pour leur session annuelle ont reconduit sans surprise Xi Jinping pour un deuxième mandat à la tête de l’Etat. Dimanche dernier, Xi s’était déjà vu accorder une réforme constitutionnelle qui lui permet de rester au pouvoir au-delà de ce deuxième mandat. Mais les yeux étaient tournés vers un autre homme, ce vendredi 16 mars : Wang Qishan a été nommé vice-président.
Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
En Chine, le vice-président occupe un rôle essentiellement cérémoniel et sans réel pouvoir jusqu’à maintenant. Mais cela pourrait changer avec Wang Qishan, nouveau numéro deux de l’Etat chinois.
L’ex-tsar de la lutte anti-corruption ne faisait plus Parti du sérail des sept hommes politiques les plus puissants.
En octobre dernier, lors du XIXe Congrès du Parti, il avait quitté son fauteuil au comité permanent du Politbureau et son poste à la tête de la Commission centrale pour la discipline. Non pas parce qu’il était tombé en disgrâce, mais parce qu’une règle non écrite veut que tout haut dirigeant doit partir à la retraite à l’âge de 69 ans.
Parmi ses camarades du Parti, Wang a sème la terreur
Son retour tonitruant sur le devant de la scène n’étonne pourtant pas les connaisseurs des coulisses du pouvoir. Wang Qishan est un homme réputé comme étant déterminé et pragmatique.
Il servira de « pompier » à Xi Jinping, note le South China Morning Post, qui ajoute que Wang doit notamment aider son ami Xi à trouver un terrain d’entente avec Washington pour éviter une guerre commerciale entre les deux superpuissances.
Sera-t-il aussi efficace sur le terrain diplomatique que dans la lutte anti-corruption ? Parmi ses camarades du Parti, Wang sème la terreur : il a causé la chute d’au moins 100 hauts dirigeants, appelés les « tigres », et 1,5 million de « mouches », des petits cadres ou simples membres du Parti, ont été sanctionnés.
(RFI)