Dakarmidi – Après plus de dix heures de débats à la Cour suprême, le « jugement du siècle » brésilien est tombé. Luiz Inacio Lula da Silva, président de 2003 à 2010, « père du peuple », figure de la lutte ouvrière sous la dictature, condamné en janvier à plus de douze ans de détention pour corruption, n’échappera pas à la prison.
Par six voix contre cinq, les juges lui ont refusé le droit de ne pas être emprisonné tant que tous les recours judiciaires n’ont pas été épuisés. Longtemps repoussée, son incarcération pourrait, à moins d’une ultime surprise, avoir lieu autour du 10 avril. Défait, Lula, habitué aux bravades n’a, cette fois, pas pris la parole.
La Cour suprême s’est défendue de juger « le legs économique et social » d’un homme hier classé parmi les plus grands leaders politiques au monde. Pourtant, ce n’était pas seulement le sort de Lula qui se jouait, mercredi, à Brasilia mais aussi celui d’un pays « qui ne regarde ni ses pauvres ni ses favelas », a reconnu le juge Dias Toffoli.
Selon lemonde, jamais une décision n’aura autant déchiré le Brésil, opposant ceux qui continuent de vénérer l’ancien chef d’Etat comme un demi-dieu à ceux qui le considèrent comme le pire bandit de l’humanité, responsable du saccage des comptes publics et de la perpétuelle stagnation du géant d’Amérique latine. L’ambiance, électrique, est montée d’un cran quand le chef d’état-major des armées a fait part, la veille du vote, de sa répulsion envers « l’impunité » rappelant que l’ »armée restait attentive à sa mission institutionnelle ».
La rédaction