Dakarmidi – C’est ce vendredi 30 octobre, selon un premier bilan publié par le ministre de la santé.
La secousse, qui a été ressentie jusqu’à Istanbul et Athènes, s’est produite en mer Egée, au sud-ouest d’Izmir, troisième plus grande ville de Turquie, et près de l’île grecque de Samos. La puissance du séisme, qui s’est produit à une dizaine de kilomètres de profondeur, a été évaluée à une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter par l’Institut de géophysique américain (USGS) et 6,6 par les autorités turques.
Le maire d’Izmir, Tunç Soyer, a déclaré à la chaîne d’information CNN-Türk avoir reçu des informations faisant état de près de 20 immeubles effondrés. « A ce stade, nous avons reçu des informations selon lesquelles six immeubles se sont effondrés à Bornova et Bayrakli », dans la province d’Izmir, a toutefois écrit le ministre turc de l’intérieur, Süleyman Soylu, sur Twitter. « Certains de nos concitoyens sont coincés dans les décombres », a ajouté le ministre de l’environnement, Murat Kurum.
Mini-tsunami à Samos
Les télévisions turques montraient les images de nuages de poussière s’élevant dans le ciel pendant que des habitants paniqués se précipitaient dans les rues. A Bornova, les secouristes, aidés par des habitants et des policiers, tentaient de se frayer un passage dans les décombres d’un immeuble d’habitation de sept étages à l’aide de tronçonneuses, selon les images de la chaîne publique TRT. Une chaîne humaine tentait de déblayer les ruines en se passant des morceaux de poutres ou de briques, selon ces images. Une jeune femme a été extraite des décombres d’un immeuble effondré, selon CNN-Türk. Deux autres personnes ont été sorties des ruines d’un autre bâtiment de sept étages, d’après TRT.
Signe de sa puissance, le séisme a provoqué un mini-tsunami sur l’île de Samos, où des dégâts matériels ont été constatés, selon la télévision publique grecque ERT. La secousse a aussi provoqué une montée du niveau de la mer dont les eaux ont envahi les rues de Seferihisar, ville turque située près de l’épicentre, selon les médias locaux.
La secousse a également été ressentie à Istanbul, capitale économique du pays. Mais le gouverneur de la province d’Istanbul, Ali Yerlikaya, a indiqué qu’aucun dégât n’avait été constaté dans l’immédiat. « Toutes nos institutions ont commencé à se rendre sur les lieux pour entamer les efforts nécessaires », a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan sur Twitter.
Aide mutuelle
La Turquie et la Grèce se sont engagées, en dépit des vives tensions qui les opposent, à s’aider mutuellement. Lors d’un entretien téléphonique, les ministres des affaires étrangères des deux pays « ont souligné qu’ils étaient prêts, en cas de besoin, à s’aider et se soutenir mutuellement », a indiqué le ministère turc dans un communiqué.
Cette promesse d’aide mutuelle exprimée vendredi rappelle l’aide que la Grèce avait offerte à la Turquie après un séisme meurtrier en 1999, un geste qui avait permis un réchauffement des relations entre ces deux pays en crise. Des experts avaient parlé de « diplomatie du séisme ».
Plus de vingt ans plus tard, les relations entre ces deux voisins membres de l’OTAN sont de nouveau tendues, en raison notamment de recherches gazières menées unilatéralement par Ankara en Méditerranée orientale, Athènes l’accusant de prospecter dans ses eaux.
La Turquie est située dans une des zones sismiques les plus actives du monde. Le séisme de 1999, de magnitude 7,4, avait frappé le nord-ouest du pays, faisant plus de 17 000 morts, dont un millier à Istanbul. En janvier, un séisme de 6,7 avait fait une quarantaine de morts dans la province d’Elazig (est). En 2011, un tremblement de 7,1 sur l’échelle de Richter s’était dans la province de Van (est), faisant plus de 600 morts.