Dakarmidi – J’ai découvert Françoise Hélène Gaye lorsqu’elle s’affichait avec Idrissa Seck, actuel Président du Conseil Économique Social et Environnemental dans les rangs de Rewmi. Elle portait à qui mieux-mieux, tous les combats de ce parti politique, avec un acharnement qui n’avait d’égale que sa fidélité aux côtés de son leader.
Intelligente, acharnée, et rompue à la tâche comme une véritable égérie, elle se risquait à tous les coups pour le triomphe de ses convictions. Elle me rappelait nos héroïnes d’hier, armées de leurs fortes convictions et de leur courage pour affronter victorieusement les soldatesques pillardes venues de l’hexagone. Son courage, son intelligence, et sa hargne légendaire n’avaient rien à envier à ceux de Ndatte Yalla, la reine du Walo ou d’Aline Sitoé Diatta, déportée sur les terres brûlantes de Tombouctou, où elle mourut à l’âge de vingt-quatre ans. Son seul tort était de contester les velléités dominatrices des hommes venus d’ailleurs.
Françoise Hélène Gaye, était tellement engagée que je ne m’imaginais qu’un jour, elle quitterait son mentor. Mais comme disait Edouard Daladier, la politique n’étant ni une morale, ni une logique, elle arbore cependant une dynamique généralement irrationnelle et par conséquent, elle peut toujours réserver des surprises. Sans chercher à comprendre les raisons de son divorce d’avec le parti Rewmi, je peux cependant affirmer que le Président Idrissa Seck a perdu une militante que tout parti politique voudrait avoir comme militante de base.
Apres avoir soutenu Idrissa Seck et Assane Diouf, l’insulteur public, la voilà aujourd’hui qui enfourche son cheval de bataille pour défendre bec et ongles Adji Sarr dans l’affaire de viol qui l’oppose à Ousmane Sonko. Là aussi son acharnement est sans pareil, n’hésitant pas d’aller au charbon pour des cause nobles et dont pour elle, la légitimité est sans conteste. Elle va partout où elle peut trouver des arguments favorables à la cause de sa protégée, les recueillir pour en faire des armes de guerre.
Le regard que je porte sur elle est celui qu’on porte sur les combattants des causes nobles et non sur celui trop réducteur et péjoratif d’activiste appellation trop galvaudée sous tous les cieux. J’ai toujours eu à l’endroit de ces hommes et femmes, une profonde et affectueuse admiration pour ce qu’ils incarnent dans la profondeur de leur conscience.
Ce qu’on pourrait lui reprocher, c’est son penchant du discours populiste, du genre « tout est mauvais dans ce pays qui a besoin d’être perfusé pour se relever ». D’autres avant elle se croyaient dépositaires de pouvoirs magiques pour résoudre les problèmes de l’heure. Mais à l’expérience, ils ont déposé armes et bagages et entrer dans les rangs. Mais tout compte fait, elle apparaît à mes yeux, comme une femme de conviction majeure, même si elle verse dans des théories fortement tendancieuses.
La gestion d’un pays est tellement complexe que du dehors on la sous-estime. Dans tous les cas, j’ai une affectueuse admiration pour elle, au regard de son combat pour la dignité de l’homme, de tous les hommes.
J’ai toujours été contre la misogynie qui veut que la femme soit toujours ravalée au second plan. Le courage de cette dame est admirable à tous points de vue, car dans ce pays, il est arrivé un moment où parler de Adji Sarr en bien, était un risque à cause des menaces et des représailles faites dans l’anonymat. Le collectif qu’elle a monté pour la défense de cette dernière, confrontée à des difficultés de tous ordres, apparaît à mes yeux comme une camisole d’humanité qu’elle porte fièrement et sans arrière-pensée. En cela, elle mérite d’être félicitée comme il se doit et c’est heureux de constater l’effervescence qu’il y a dans son combat que beaucoup de Sénégalais soutiennent.
Vivement que dans tous les combats qui honorent, les femmes sans exception se positionnent en première ligne, car leur engagement dans le cadre que voilà est sans commune mesure.
Majib Sène