Dakarmidi – Ces événements se passaient tous les lundis avec en apothéose des combats de lutte qui attiraient l’attention de toute la population. Il en était de même pour les femmes qui organisaient des après-midi de tam-tam avec la participation de célèbres danseuses qui rivalisaient d’ingéniosité dans leurs gesticulations à la fois ravissantes et émouvantes. La localité était peuplée d’arbres de plusieurs variétés tels que Le soump,le jujubier, le khewar, l’anacardier et les cerisiers, sans compter le charmant décor offert par une multitude de baobabs de toutes sortes occupant presque tous les espaces. À l’époque, seul le commerçant Assane Ndiaye Kikou des établissements Chavanel possédait une pendule qui nous permettait de connaître l’heure des prières. Gorgui Assane avait accroché sur une énorme branche d’arbre une gente métallique avec un gros marteau que l’on utilisait pour annoncer les heures de prière non seulement pour la localité mais aussi pour les villages proches. À chaque heure de prière, on entendait plusieurs coups de marteau, suffisants pour alerter les fidèles musulmans. Ce procédé dura des années et des années et beaucoup de ma génération s’en souviennent comme si c’était hier.
S’agissant de notre éducation, elle était prise en charge par toute la communauté avec l’apport non négligeable de l’école française et coranique. À l’époque, On ignorait l’électricité si bien que nos leçons, nous les apprenions autour du feu de bois et grâce à Dieu, nous nous en sortions avec succès.
Maintenant, Ndande a changé de visage et est devenu une ville arrosée par la modernité. L’électricité, l’eau courante, les constructions en dur qui ont supplanté les cases en somme, l’effacement de beaucoup de repères illustrant le passé. Le désert avance à grands pas détruisant la forêt avec ses arbres qui servaient de décors magnifiques à voir. C’est avec nostalgie que ceux de ma génération ressassent ces souvenirs qui demeurent immortels dans nos mémoires.
Nous ne saurions terminer cette brève évocation du passé de Ndande sans saluer les mémoires de Meissa Mbaye Sall chef de Canton et Almamy Wane infirmier. Il ya également le célèbre lutteur Fary Diop qui se transformait de temps en temps en faux lion. Mères Fatou Doucoure, Aïda Sow, Maram Bao, Aby Dia, Noudieu Ndiaye de grand Ndande, célèbre marchande de cacahuète grillée et tant d’autres, ont également participé à notre éducation. N’étant plus de ce monde, nous prions Allah swt de les héberger dans ses splendides jardins par la grâce de Taha (PSL).
Pour rappel, de brillants élèves étaient dans notre classe, ce qui faisait la joie et la fierté de notre vaillant instituteur monsieur Auguste Ndiaye qui a tant fait pour nous. Parmi ces brillants élèves, figuraient momar Talla Diop, Habib Dieye, Ndeye Nianga Mbaye, les Bara Diop 1 et 2 ,Sidy Bara et Ablaye Fall, Coumba Diop, Dior Salla Dieng et beaucoup d’autres qui rivalisaient d’intelligence et de sérieux. Ils sont devenus officiers, enseignants, experts comptables et hauts fonctionnaires dans l’administration. Parmi les plus intelligents, il y’avait la famille « Sarré» dont les enfants excellaient presque dans toutes les matières. Nos pensées et prières à ceux qui nous ont quittés, longue vie et bonne santé à ceux qui vivent encore.
Majib Sène