Dakarmidi – L’élection de Maître Augustin Senghor, pour la quatrième fois consécutive en qualité de Président de la Fédération Sénégalaise de Football n’a surpris que les incrédules. En effet, selon « Confidentiel, la lettre du continent », les tenants du consensus, principalement le Ministre Abdoulaye Sow et à un degré moins visible, le Ministre des Sports Mactar Bâ, ont fait presque mains basses sur la majorité des votants au point que la victoire était acquise avant même l’épreuve des urnes ; mais le candidat du renouveau le sieur Mady Touré, a eu plus que le mérite, de secouer vigoureusement le système établi au point d’y installer parcimonieusement le doute. D’aucuns ont fustigé la sincérité du vote même si les règles de transparence et la fiabilité du fichier semblent incontestables.
Maintenant que les jeux sont définitivement faits, il appartient à la nouvelle direction du Football de se mettre au travail en définissant la trajectoire qu’empruntera le Football dans la perspective des succès qu’on attend de lui. Les éliminatoires de la Coupe du Monde et la CAN du Cameroun sont quelques uns des défis majeurs qui se profilent à l’horizon. Seule la victoire importe pour les sportifs Sénégalais qui ne pardonneront rien aux dirigeants en cas d’échec. Nous ne le souhaitons pas, mais s’il se produisait, le séisme pourrait provoquer des dégâts au-delà de toutes les prévisions ; et ce serait non seulement dommage pour notre football, mais également pour d’autres segments de la société.
Il est indéniable que les Sénégalais sont attachés au football plus que les Aficianados et leur soif de victoire s’accentue de jour en jour. Quant à Mady Touré, candidat malheureux, j’estime qu’il peut raisonnablement se mettre d’ores et déjà en réserve de la fédération qu’il contrôlera un jour prochain. Il est jeune et compétent, il a de l’ambition légitime et son programme dynamique et innovant a séduit plus d’un.
La grande masse des sportifs lui accorde une estime et une considération en raison de son engagement et des succès qui tapissent sa démarche a Génération Foot dont il est le géniteur. Sans interpréter l’avenir, on peut penser avec cette fêlure dans l’unité du mouvement sportif national, que nous allons vers des futurs remous. La victoire que chante le camp du consensus, ressemble à une tempête dans un verre d’eau. Pour les observateurs avertis, la Fédération va bâtir sur du sable mouvant et rien que je sache, n’empêchera alors le bâtiment de s’écrouler. Souhaitons que les esprits reviennent à de meilleurs sentiments, pour assurer un avenir radieux à notre football. C’est notre vœu le plus cher.
Si j’ai un conseil à donner à Augustin, c’est de se comporter en chef de famille qui a la responsabilité de veiller à l’unité, en prêtant peu d’intérêt aux élucubrations, de pardonner les contrits et de savoir qu’on ne doit regretter que le mal. En vous comportant de la sorte, il y’a de fortes chances que vos vœux soient exaucés par la grâce de Celui qui tient entre ses mains le destin des hommes.
Après le temps de la campagne, c’est maintenant le temps du travail, dès lors que la victoire a choisi son camp, même si par ailleurs, on conteste la manière un peu trop mécanique dont elle s’est construite. Les querelles byzantines et scolastiques doivent laisser la place à des retrouvailles sincères, seules gages des lendemains qui chantent. Personne n’a intérêt à ce que notre Football traîne le pas pour finalement revêtir le détestable manteau de l’échec. Augustin et Mady s’ils le désirent, peuvent et doivent se retrouver dans l’intérêt bien compris de notre sport roi. Dans cette perspective, les cachotiers, les opportunistes et les marchands d’illusions doivent être exclus du système car c’est eux et eux seulement qui mettent du sable dans la machine.
Unis, nous vaincrons. Oui, unis nous vaincrons. Ceci est l’hymne de ceux qui refusent de subir le destin mais de le façonner, de réorienter sa trajectoire et de faire en sorte qu’il réponde à leurs aspirations. L’exemple de la fourmi ouvrière et des bâtisseurs d’empires est à la fois révélateur et significatif pour balayer victorieusement les embûches qui jalonnent le chemin de notre football.
Si tout n’est pas rose dans le bilan de Maître Augustin Senghor, tout n’est pas négatif non plus. Le football sénégalais repose sur une administration performante, qui favorise l’organisation régulière des compétitions sur l’ensemble du territoire national et pratiquement au niveau de toutes les catégories. Au plan des infrastructures, elles relèvent beaucoup plus de la responsabilité de l’État que de la Fédération, même si cette dernière reçoit des subsides provenant de la FIFA et de la CAF. Ce qui manque cruellement, sont les trophées, surtout au niveau de l’équipe nationale, même si ses performances la classent première en Afrique. Tant que la Coupe d’Afrique ne séjournera pas chez nous, les sénégalais resteront d’éternels insatisfaits, avec toutes les conséquences, surtout regrettables qui peuvent en découler.
Majib Sène