Dakarmidi – J’ai eu le privilège de suivre à travers les réseaux sociaux, le sermon du guide religieux Serigne Fallou Mbacké Dioumada à l’occasion de la Tabaski. Ses points de vue sur l’interdiction du pèlerinage à la Mecque à cause de la covid19 sont personnels et par conséquent, n’appellent pas de ma part, un quelconque commentaire. Je le félicite cependant pour son esprit d’ouverture et pour l’intérêt qu’il porte à toutes les questions relatives à l’évolution du monde. En cela, il marque bien des points par rapport à certains guides religieux qui se complaisent dans un conservatisme rétrograde. Mais avec tout le respect que je lui dois, j’ai le regret de ne pas partager ses appréciations sur notre code de la presse qu’il considère comme une épée de Damoclès sur la tête des journalistes. La notion genre qu’il évoque dans son prêche, ne constitue guère une menace pour les journalistes qui, s’ils n’y prennent garde, risquent de commettre une dérive qui peut les conduire en prison.
Le code de la presse dans sa quintessence, est élaboré pour mettre de l’ordre dans ce métier que beaucoup exercent maintenant au Sénégal, sans en avoir ni la formation, ni la vocation, et ignorant toutes les règles d’éthique et de déontologie. Cette pagaille monstrueuse risque d’embrasser le landerneau maraboutique sénégalais, si on en juge par le nombre effarant de Khalif de ceci, de Khalif de cela, sans compter ceux qui envahissent mensongèrement les plateaux de télévision et les réseaux sociaux.
Pour obtenir la carte de presse, il faut déposer un dossier qui liste les pièces à fournir, lequel dossier est soumis à l’examen d’une commission d’attribution, composée essentiellement de professionnels qui valident ou invalident la demande. Pour la gouverne du guide religieux, il convient de préciser que la loi sur le code de la presse a été étudiée de long en large par des journalistes expérimentés avant son adoption. Dès lors, les craintes du guide religieux peuvent être apaisées, car aucun journaliste digne de ce nom ne commettra l’imprudence dans l’exercice de son métier qui le conduira en prison. Merci à cet honorable guide religieux qui manifeste aux journalistes, un grand hommage et une touchante pensée affectueuse.
Comme tout code, celui de la presse sénégalaise qui compte près de 233 articles, comporte des mises en garde et des sanctions en cas de dérives. Mais dans l’ensemble, il est acceptable, d’autant plus qu’il va mettre de l’ordre dans l’exercice de ce métier en proie à toutes sortes de pollutions. Ce code est appelé à évoluer et c’est dans la pratique que les dysfonctionnements et l’impéritie constatés seront résolus.
Je viens de découvrir ce guide religieux qui m’a laissé une bonne impression d’abord, par la qualité de son intervention qui, à mon sens, constitue une remarquable radioscopie de notre société dans l’ensemble de ses segments. Je lui exprime ma haute et respectueuse estime et lui souhaite, à l’occasion de l’Aid al Kabir, une longue vie enjolivée par une très bonne santé.
Majib Sène