Dakarmidi – Quand il s’agit de football, j’ai toujours une grande affection pour les gardiens de but ; d’abord par leur position stratégique dans le jeu, mais également, par leur élégance et la technique de voltige qu’ils maîtrisent à merveille. Derniers remparts de leurs équipes, ils payent souvent de leurs personnes pour sauver des situations inextricables.
Cheikh Seck fait partie des plus grands gardiens de but du Sénégal, sinon d’Afrique pour avoir à maintes reprises, démontrer sa maestria avec efficacité et élégance. Je l’ai vu à l’œuvre à Abidjan, à Harare, à Alger, à Tripoli et plus proche de nous à Conakry, faire des prouesses dignes des plus grands prestidigitateurs. Je me souviens, comme si c’était hier, de notre rencontre capitale contre le Zimbabwe à Dakar. Il nous fallait gagner pour avoir le droit d’aller à la CAN Caire 86, après dix dix-sept ans de disette. À la présentation des équipes aux officiels, il a dit au ministre des sports de l’époque, Landing Sané : « rassurez vous, je ne prendrais pas de but aujourd’hui ». Il a tenu sa promesse, en réalisant l’un des plus grands matches de sa fabuleuse carrière. Je l’ai vu aussi à Kumasi, au Ghana, arrêter un penalty devant un public chauvin, avec un arbitre partisan. Je l’ai vu à l’espérance de Tunis, où il est considéré avec respect et considération par les dirigeants, les joueurs et les supporters, grâce à ses qualités de grand sportif accompli.
Au terme d’une carrière exceptionnelle, il a retrouvé son club d’origine, dont il est actuellement le président. Son initiative, partagée par les dirigeants du club, de payer la caution exigée par les autorités judiciaires françaises pour la libération de notre compatriote Lamine Diack retenu en France, est gravée dans toutes les mémoires. Récemment, le Jaraaf s’est vu attribuer un stade avec gazon synthétique pour ses entraînements, affichant ainsi les ambitions du club dans les compétitions africaines.
Vice-président de la Fédération Sénégalaise de Football, il continue de servir le football sénégalais qui lui a donné un nom, une notoriété et une position de dignité dans son pays. Discret dans toutes ses actions de bienfaisance, il mène une vie tranquille et ordonnée grâce à sa foi religieuse, trempée dans les valeurs que prône le tidianisme, confrérie fondée par son homonyme. Son comportement de tous les jours dans la société, démontre à plus d’un titre, que le sport est une école de vertu, d’éducation et de formation globale de l’homme.
Président de l’association des anciens internationaux de football, il ne ménage ni son temps, ni ses moyens et ni ses entregents pour soulager ceux parmi eux qui sont dans des problèmes de survie. C’est dire qu’il est un humaniste, dont le leitmotiv est d’être serviable, sinon utile à son semblable. C’est là en vérité, l’une des plus belles leçons enseignées par le sport. Sa vie et sa carrière sportive bien remplie, peuvent servir d’exemple à la jeunesse de notre pays qui veut que demain, leurs noms soient inscrits en lettres d’or sur les tablettes de l’histoire.
Majib Sène