Dakarmidi – La communauté musulmane du Sénégal vient de perdre un guide religieux de grande dimension, en la personne du Khalif Général des layennes, Elhaj Abdoulaye Thiaw. Dans sa confrérie, il fut un pilier incomparable qui lui a donné une notoriété et une envergure au dessus de tout ce que l’on peut imaginer. Il a porté haut et loin le message de son vénéré grand père Limamou Mahdiyou, dont la contribution à l’expansion de l’islam dans notre pays est indemne de toute souillure. Les colons avec leur perfidie, ont tout essayé sans succès, de le détourner de la mission qui lui a été assignée par Allah (Swt), par le truchement de la Meilleure des créatures, Seydina Mouhammad (psl).
L’un des atouts les plus précieux de son existence, fut son éloquence conquérante qui ne laissait personne indifférent. L’expansion de la confrérie layenne porte incontestablement, l’estampille de cet homme au verbe haut, au langage raffiné et à l’intelligence toujours en mouvement. Pendant les grands événements religieux, on est conquis par les disciples tout de blanc vêtus, formant une immense auréole blanche sur le sable blanc de Yoff et Cambéréne ; psalmodiant la Grandeur d’Allah dans une harmonie indescriptible, les disciples nous entraînent dans leur expédition spirituelle vers les sanctuaires où règne sans partage, le Maître du Trône. Baye Abdoulaye Thiaw fut un homme d’une extrême générosité, ayant en bandoulière la notion exaltante de partage et de solidarité.
Doté d’une vaste culture islamique, il se positionnait comme un vecteur d’humanisme de grand aloi, n’ayant pour principal objectif que l’unité et la concorde entré les musulmans. Il a réussi a asseoir la discipline des fidèles dans la confrérie, malgré leur différence linguistique et culturelle. Il a marqué son magistère par d’importantes réalisations sur les plans de l’assainissement, de l’habitat et toutes choses relatives à l’amélioration des conditions de vie des populations. Il a de tout le temps favorisé le dialogue interreligieux dans un pays de tradition multiculturelle. Son souvenir restera indélébile dans nos mémoires collectives, grâce à sa vie exempte de reproches, ce que tous les sénégalais lui ont témoigné. Que Dieu, dans sa miséricorde infinie, le reçoive dans ses Splendides Jardins, par la grâce de Taha l’Intercesseur.
Au moment où nous écrivions ces lignes, le rappel à Dieu de Serigne Abdou Rahim Seck, Khalif de Thiénaba, nous fut annoncé. Ainsi la communauté musulmane sénégalaise perdit simultanément deux guides respectés par leur comportement et leur prestigieux apport dans l’expansion de l’islam. Qu’Allah soit satisfait d’eux et leur accorde la plus grande des récompenses.
Majib Sène