Dakarmidi – Le sport sous toutes ses formes est considéré par les puristes comme une véritable école de vertu et d’éducation, dont l’un des objectifs majeurs est la formation globale de l’homme. Les boxeurs qui au terme d’un épique combat, au cours duquel le sang a giclé partout, s’embrassent affectueusement comme si de rien n’était. Cette discipline sportive est la meilleure école pour enseigner les valeurs morales que sécrète le sport. On peut donc être des adversaires farouches sur l’ère de jeu et redevenir quelques moments plus tard, de véritables amis.
Aziz Ndiaye, un des plus fervents amateurs de la lutte sénégalaise, a retenu tous ces enseignements pour devenir aujourd’hui un modèle dans ce domaine. Tout le monde sait les relations amicales et fraternelles qu’il entretient avec son lutteur préféré Balla Gaye 2, mais cela ne l’empêche pas de tisser des relations semblables avec les potentiels adversaires de son protégé.
Les esprits biscornus ont toutes les peines du monde à avaliser une telle théorie pourtant facile à comprendre, surtout dans un pays comme le Sénégal, où la fraternité est proverbiale et où le sourire affectueux enjolive toutes les lèvres.
C’est en écoutant une interview de Aziz Ndiaye quelque part sur les réseaux sociaux, que j’ai découvert et apprécié l’esprit chevaleresque de cet homme qui s’interdit de nourrir une haine ou un mépris à l’endroit de quiconque. J’ai aussi apprécié son égard, sa courtoisie et son respect naturel à l’endroit de ses semblables, avec lesquels il développe et entretient tout ce qui promeut la fraternité. En ma qualité d’observateur, libre et inconditionnel, je ne peux qu’apprécier cet homme et l’encourager à persévérer dans cette voie imbibée de spiritualité et de vérité.
Ousmane Barry, ancien arrière central des espoirs de Dakar, était opposé au cour d’un match, à son ami intime Séga Cissé, avant centre de l’Union Sportive Goréenne, au stade Abattoir, ex Assane Diouf. Convoitant une balle tous les deux, ils provoquèrent un choc tellement violent, que le premier nommé en sortit avec une fracture qui mit un terme à sa carrière pleine de promesses. Cet épisode malheureux renforça davantage leur amitié, même si d’aucun avait essayé d’envenimer la situation.
Le sport dans l’acception générique du terme, a pour vocation de rassembler et non de diviser. Heureusement que dans ce milieu comme la lutte, qui sécrète autant de passion et même parfois de haine, un homme comme Abdou Aziz Ndiaye se dresse comme étendard au vent pour dire la bonne parole et prêcher par l’exemple.
En remontant le cours de la fabuleuse histoire du sport, on découvre des exemples extraordinaires de convivialité et de respect entre des adversaires que l’on rangeait dans l’armoire des irréductibles ennemis. Il est vrai que le chauvinisme exacerbé a souvent détruit les sentiments altruistes, au point que très souvent, on reste sourd devant l’appel incessant de la fraternité.
Majib Sène