Chroniques du Midi
By Gentle Mara
Notre beau pays ne tournerait-il pas en rond ? ou sommes nous dans une république bananière ? Allons nous respecter l’intervention de la Cedeao et mettre fin aux polémiques sur l’affaire Khalifa Sall ? enfin devons faire confiance à notre justice ?
Autant de questions dont je cherche fiévreusement la réponse comme si les lois sont devenus toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n’ont rien.
Nos sociétés d’aujourd’hui vivent une nouvelle forme de justice que je me permets d’aborder en survolant les faits d’actualités du pays dont le plus marquant dans le sillage de la Justice est l’affaire Khalifa Sall qui interpelle tout citoyen sur la gestion de nos institutions judiciaires
La justice est un principe philosophique, juridique et moral fondamental en vertu duquel les actions humaines doivent être sanctionnées ou récompensées en fonction de leur mérite au regard du droit, de la morale, de la vertu ou autres sources normatives de comportements. Quoique la justice soit un principe à portée universelle, le juste apparaît pouvoir varier en fonction de facteurs culturels. La justice est un idéal souvent jugé fondamental pour la vie sociale et la civilisation. En tant qu’institution, sans lien nécessaire avec la notion, elle est jugée fondamentale pour faire respecter les lois de l’autorité en place, légitime ou pas. La justice est censée punir quiconque ne respectant pas une loi au sein de sa société avec une sanction ayant pour but de lui apprendre la loi et parfois de contribuer à la réparation des torts faits à autrui, au patrimoine privé ou commun ou à l’environnement.
Mais quand je lis Michel Colucci, dit Coluche, humoriste et comédien français qui disait ceci « Il existe deux sortes de justice : vous avez l’avocat qui connaît bien la loi et vous avez l’avocat qui connaît bien le juge.»
Il me semble que cette citation colle parfaitement à l’actualité qui vaille dans le pays avec la condamnation de Khalifa Ababacar Sall, Maire de Dakar accusé de détournement de deniers publics, regrettable affaire qui a plongé le quotidien des sénégalais dans une atmosphère vraiment déplorable, certains même y voient un procès politique destiné à éliminer un challenger gênant en vue de la prochaine présidentielle.
L’intervention de la Cedeao semble redonner confiance aux avocats de l’édile de la ville de Dakar et relancer le débat, quelle feuilleton !!!
Que dit la Cedeao ?
Cette juridiction a été saisie par la défense du maire de Dakar, qui contestait la régularité des procédures judiciaires ayant abouti à la condamnation de son client à 5 ans de prison.
Dans sa décision, la Cour donne raison à l’édile dakarois. Elle considère que « le droit à l’assistance d’un conseil, le droit à la présomption d’innocence et le droit à un procès équitable des requérants ont été violés ».
La même juridiction ajoute que la détention du maire de Dakar « entre la date de proclamation des résultats des élections législatives par le Conseil constitutionnel, c’est-à-dire le 14 août 2017, et celle de la levée de son immunité parlementaire, à savoir le 25 novembre 2017, est arbitraire ».
Par ailleurs, considérant « que (sa) responsabilité, par le truchement de ses autorités policières et judiciaires, est engagée », la Cour de justice de la Cedeao « condamne (l’État du Sénégal) à payer (à Khalifa Sall et Cie) la somme de trente-cinq millions (35 000 000) francs Cfa à titre de réparation »(Seneweb)
Qu’en pensent les deux camps ?
Pour Thérèse Faye Diouf et ses camarades, les soutiens du maire se lancent, à cet effet, dans une « vaste campagne d’intoxication, de manipulation de l’opinion mais aussi de dénigrement du régime en place ». A cet effet, ils clament haut et fort la place de l’instance sous-régionale dans la politique de Macky Sall : « nous disons que notre pays est membre à part entière de cette institution sous-régionale que représente la Cedeao. Par conséquent, le Sénégal ne cesse et ne cessera de travailler pour le renforcement de sa crédibilité »(Senego)
Le député Cheikh Bamba Dièye a commenté le verdict de la Cour de Justice de la Cedeao favorable au maire de Dakar, Khalifa Sall.
«L’Etat du Sénégal est membre de la CEDEAO et a ratifié tous les protocoles et traités relatifs à la création de cette cours de justice. Mais, le plus fondamental dans cette affaire-là, c’est ce qui semble être une nébuleuse, ce qui posait problème pour nombre de nos concitoyens. Parce que simplement l’Etat du Sénégal et le président de la République ont monté une cabale politico-judiciaire contre Khalifa Ababacar Sall au point de brouiller les messages», déclare-t-il.
Avant d’ajouter que : «la décision de la Cour de justice de la CEDEAO a, au moins, eu le mérite de clarifier les choses. Premièrement : en disant que clairement Khalifa Sall n’a pas eu droit à une assistance par un conseil. Deuxièmement : que son droit à la présomption d’innocence tout comme son droit à un procès équitable ont été violés».(Pressafrik)
Un pays, deux camps, une justice, milles et une interprétation et pour quelles raisons.
Nous ne donnons raison à personne, nous voulons juste exprimer ce ras le bol qui nous anime et que ce va et vent ou l’on cherche à chaque fois qui a raison ou qui a tort, que vraiment ça suffit !!!
Nous terminons en vous recommandant cet ouvrage de Vincent Le Coq Impunités,Une justice à deux vitesses qui quelque part aborde des questions qui interpellent tout homme et illustre les événements qui animent le pays ces temps ci
Il montre combien l’exercice du droit procède d’une mise en scène et son interprétation de l’arbitraire des juges. Car l’indépendance de la justice est doublement fragilisée : chaque phase de la procédure permet de protéger les justiciables privilégiés et chaque faille dans la séparation des pouvoirs offre aux magistrats de formidables avancements de carrière. Singulièrement, ceux qui atteignent les plus hautes fonctions ont su prendre les « bonnes » décisions dans leurs emplois précédents. À l’inverse, les juges opiniâtres qui n’écoutent pas les conseils de leur hiérarchie vont au-devant des ennuis…
En préservant l’avenir de nombreux hommes d’État par des peines insignifiantes, les magistrats conduisent les citoyens à désespérer non seulement de leur personnel politique, mais également de leur justice.
Si nous voulons une république du Sénégal arc-en-ciel, dans laquelle il fait bon vivre, parce que les citoyens sont égaux devant la loi et les biens communs de la Nation, celle dans laquelle les privilèges catégoriels de toutes sortes à une minorité d’entre nous seront dorénavant totalement exclus, et où toutes les communautés nationales dans leur diversité vivront en parfaite entente, en communion, en symbiose, dans la paix des cœurs et d’égale considération réciproque, rappelait une contribution d’un sénégalais imbu de ce rappel : La justice consiste essentiellement à accomplir, sans réserve et sans délai, ce grand précepte : Rendre à chacun ce qui lui est dû.
Les hommes passent la justice reste et la vie continue, je ne veux point perdre espoir en ce Sénégal de mes rêves, remettons les pendules à l’heure avant qu’il ne soit trop tard.