Du Qatar, le président Abdoulaye Wade a invité à une insurrection au cas où son fils Karim serait omis ou rayé des listes électorales de même que Khalifa Sall, même si tout le monde sait que le maire de Dakar ne préoccupe guère père Wade ; encore que dans une élection où les deux prévenus sont candidats, Karim serait affaibli.
Certaines déclarations hostiles, incendiaires et insurrectionnelles ne cadrent pas du tout avec la posture d’un ancien président de la république. Dommage que le pape du Sopi, homme de loi par vocation et par profession se révèle quotidiennement hors la loi sans gêne, il est entrain de rater le train de l’histoire pour sortir par la petite porte. Senghor, Diouf, Clinton, Obama et tout près Toumani Touré du Mali, ont eu un comportement plus neutre face à certains soubresauts qui secouent la sphère politique de leur pays respectifs. Chassez le naturel et il revient au galop, le vieux Wade a toujours incarné la violence et ses agissements donnent raison à Honoré de Balzac qui disait que « les habitudes de jeune âge reviennent avec force dans la vieillesse de l’homme ».
Quelle réponse à l’appel d’un égaré belliqueux
Je suis déçu et j’ai envie de dire comme Emile Zola dans l’affaire Dreyfus« J’accuse » même s’il y’a une patente différence de contexte.
Le peuple est las des gesticulations parfois puériles et saugrenues du chef des libéraux, qui veut annexer la classe politique et les sénégalais tout court à ses élans belliqueux pour servir une cause totalement perdue.
Le salut du jeune Karim ne vaut pas la paix et la stabilité du pays. Au moment où des combats pour la construction du pays et de son système démocratique étaient engagés, Karim et Sindiély étaient sous d’autres cieux.
Interrogez le CV politique du fils de Wade, il n’y figure aucune participation à un combat significatif alors que rien ne l’empêchait d’être acteur comme les compagnons de son père qui étaient Boubacar Sall, Farba Senghor, Pape Samba Mboup, Assane Ba, Mody Sy, Serigne Diop, Fada, la liste est encore exhaustive.
Karim n’a frôlé aucun péril, ni enjambé aucune difficulté, ou fait aucun sacrifice dans sa carrière politique, ce sont les compagnons ou alliés de son père qui l’on fait à sa place. Si aujourd’hui il aspire à récolter les dividendes cela s’appelle usurpation, ce qui est indigne d’un prétendant à la magistrature suprême. La sénilité gagne père Wade de jour en jour ce qui explique qu’il surévalue son fils qu’il prend pour quelqu’un au-dessus des tous ses compatriotes.
Il est temps que l’ancien président se détrompe et fasse une juste et raisonnable représentation de son fils avec son réel coefficient. Sage est le père qui connait son fils s’exclamait Williams Shakespeare, cette maxime doit inspirer kor Viviane qui prend son fils pour un Jules César, et cela lui rend un mauvais service et comme Jules César, Karim dira un jour « Oh mon père ».
J’invitais dans mon précédent article l’opposition et le P.D.S à s’affranchir d’Abdoulaye Wade qui est au crépuscule de sa carrière politique, un vieux lion sans griffe et ni mordant.
Le peuple est réceptif aux appels constructeurs et non destructeurs, il ne saurait répondre à l’invite d’un égaré plus soucieux du devenir et des lendemains de son fils que de la stabilité du pays. Le peuple dit non et si le PDS est si vassal pour être partisan de l’aventure guerrière et irréfléchie d’un nonagénaire, qu’il en assume ce qui adviendra. La république a ses sentinelles et le reste de leur force ne sert point à assouvir les caprices et velléités à la fois guerrières et hostiles d’un vieux perdant qui demande à son fils de laver l’affront.
Quand le pays est en cendres, Abdoulaye Wade, Viviane et Sindiély peuvent émigrer vers Versailles, Karim choisira Doha pour ville d’asile, nous sénégalais lambda ne trouveront aucun point de chute en dehors de notre cher Sénégal. Le pape de Sopi a envoyé son fils à la guillotine et pour se faire bonne conscience il fait semblant de s’ériger comme le premier défenseur de celui-ci par des stratégies insolites et inopérantes. C’est injuste que le secrétaire des bleus fasse de Karim l’arbre qui cache toute la forêt bleue, son fils n’a ni un background intellectuel, professionnel ou politique qui le propulse au devant des autres cadres du P. D.S.
Wade refuse d’admettre que la réussite politique ne doit pas être l’œuvre du père, mais plutôt une conquête personnelle avec les difficultés qu’elle appelle. Parfois je me demande l’école politique ou idéologique qui inspire le pape du sopi, mais tout compte fait je lui fais bénéficier de l’excuse de vieillesse (Mag bur la).
Le P.D.S doit prendre ses responsabilités.
Devant un leader qui perd le ‘‘ nord’’ le reste du groupe doit faire preuve de lucidité pour avoir un regard plus réaliste et plus objectif de la réalité. Il faut refuser de jouer avec le pays pour les besoins d’un fils qui veut vaincre sans mouiller le maillot quand il le fallait ; Wade est entrain de franchir le Rubicon, qu’il le fasse seul. Les militants libéraux et même de l’opposition doivent recadrer leur mentor sinon se démarquer d’une si folle option caractéristique de certains régimes africains jamais cités en exemple.
Karim et son père ont de par leurs pratiques aristocratiques, rendu le parti libéral exsangue de cadres politiques prêts à prendre la relève. Aminata Tall, Ousmane Ngom, Pape Diop, Idrissa seck, Souleymane Ndéné, j’en oublie, toute cette pléiade de cadres a été sacrifiée à l’autel des intérêts de Karim Wade. Le tort du chef de file des libéraux est de n’avoir pas appris son fils à se battre comme lui il l’a fait.
Le P.D.S ne doit pas lier son sort à celui de père Wade dont les succès politiques et la gloire sont derrière lui, il ne lui reste que la retraite et d’être un sage conseiller pour la prospérité ; les libéraux ont acquis tous leurs succès et gloires sans Karim, ils ont construit et entretenu leur parti sans la touche ni l’apport du fils de leur leader, cette confiance en soi qui les guidait dans le combat politique ne doit pas être troqué à une loyauté aveugle pour un père en perte de lucidité et de raison recommandées chez tout leader politique..
Notre ancien président n’a plus rien à perdre ou à gagner en politique, il a connu ses soleils brulants et ses horizons brumeux, cela ne doit point faire penser qu’il est indispensable oubliant que les cimetières sont remplis d’hommes importants qui ont été tous remplacés. En cela Wade est loin d’égaler feu le président Senghor et Abdou Diouf qui ont vite compris que « partir à temps est un acte de grandeur » et que l’homme quel que soit son importance est remplaçable. Le père de Karim lit et comprend mal l’histoire qu’il risque de marquer mal au regard de ses sorties et attaques cavalières, grossières et insurrectionnelles depuis la perte du pouvoir.
Cette recherche effrénée et irréfléchie de la gloire risque de perdre Abdoulaye Wade et les moyens par lesquels il veut le faire sont non conventionnels ; le jeu ne vaut pas la chandelle car « la gloire pour un vieil homme est comme les diamants pour une vielle femme, ils la parent mais ne peuvent l’embellir » (François de Châteaubriand)
L’opposition qui se dit significative redevable à Wade de ses résultats aux dernières législatives refuse de faire le travail nécessaire pour ses propres conquêtes ; elle croit que tout combat sans le père de Karim ne peut connaitre de succès ; quelle démission, quelle apathie politique ! je vois très mal Ousmane Sonko dans cette posture car il a vite montré que la confiance en soi est la seule clé de réussite en toute chose et après moins de trois ans d’existence il est vite entré dans de cœur des sénégalais au point d’être parmi ses représentants à l’assemblée nationale où il fait un excellent travail.
La malchance de l’homme de la première alternance est de s’entourer d’hommes qui le louent au lieu de le conseiller, ceci explique les dérives dont il est l’unique auteur. Dans tout l’entourage de maitre Wade il n’y a personne prompt à le censurer car ses compagnons politiques se vassalisent vis-à-vis de lui au lieu d’être son alter ego ; quelle lecture biaisée des rapports leader- militants.
L’urgence pour le PDS est d’entrevoir un plan B car les dés semblent pipés pour Karim et le cas Khalifa Sall est un faux prétexte auquel Wade ne croit pas du tout, il veut s’attirer simplement la sympathie des socialistes acquis à la cause du maire de Dakar.
Qui sont les porteurs du combat ?
Après casting j’ai de véritables difficultés à trouver les porteurs du combat que promet le vieux Wade, la typologie des combattants à la quelle mes recherches aboutissent ne me parait pas rassurante.
Omar Sarr : son handicap est son manque de charisme, son intérim a créé une évasion de cadres libéraux, en réalité il ne s’y connait pas en matière de coaching. Je lui recommande d’aller chercher du « bayré ».
Pape Diop et le Bokk Gis-Gis : il n’est pas fort en stratégie de guerre, tous ses ennuis politiques viennent de Karim et de son père. Il serait un manque de personnalité de sa part d’user ses forces pour le seul mobile de celui qui est responsable de sa perte de la mairie de Dakar. Le reproche que tout le monde lui fait est qu’il se contente d’être éternel deuxième ; le poste de vice-président à l’assemble nationale qu’il occupe alors qu’il y était président il y a moins de six ans, montre à suffisance le manque d’ambition de Monsieur DIOP. Bokk Guiss guiss a comme tâche urgente de gonfler son leader pour qu’il ait plus d’ambition.
Mamadou DIOP Decroix : il se trompe de combat, il doit plutôt s’employer à organiser son parti qu’à faire de la ruse pour manœuvrer l’opposition (F P D R) pour y avoir une certaine influence. C’est un ancien combattant, en dehors de son Wolof pur dont il abreuve les sénégalais, il lui manque la hargne du combattant. Nostalgique du pouvoir et des sinécures qu’il charrie il ne peut concevoir de gouvernement où il n’est pas partant.
Mansour SY Diamyl : Tout le rayonnement qu’il avait à travers Bess du gnak est en train de s’effriter, un frère plus charismatique lui a ravi la vedette qu’il a léguée à Issa Sall du P U R, ses appels ne trouvent plus de répondants.
Madické NIANG : il est plutôt Play boy que combattant ; à Touba où il milite et à Saint Louis où il habite il n’est crédité d’aucune audience qui puisse agir sur la conscience des militants pour les engager dans un combat aussi périlleux.
Mamadou Lamine DIALLO : c’est le politicien yobalema, qui ne peut revendiquer aucune victoire fruit de son œuvre personnelle.
Idrissa SECK : il croit que l’action politique n’est que ruse ; il est allergique à tout cadre où il n’est pas devant ; éternel absent à tous les combats de rue de l’opposition. Je suis quasi sure qu’il ne prendra part à aucune bataille où le motif est Karim, responsable de tous ses déboires.Ndamal cadior a au moins compris qu’en politique on ne sauve pas son ennemi qui se noie.
GAKOU et Abdoul MBAYE : ils n’ont pas la réputation guerrière, il leur faut quelques temps d’apprentissage à la lutte politique. Tout le retard politique de Gakou est dû à son manque de génie combatif et d’assurance nécessaires à toute lutte. Il est l’administré de Aliou Sall alors qu’il était bien parti pour être son maire et de cette erreur beaucoup de ses partisans lui ont tourné le dos.
Il est une certitude : le peuple se démarquera de tout appel qui remet en cause la stabilité du pays ; et si l’opposition dite significative s’entête à suivre un vieux de quatre-vingt-douze ans dans ses options machiavéliques, elle risque de se faire ridicule et trouvera sur le terrain des Sénégalais patriotes qui gardent la lucidité même dans la revendication.
Le Président WADE a liquidé tous ses héritiers légitimes dégarnissant ainsi ses troupes au seul mobile d’une dévolution monarchique ; il apprend maintenant à ses dépens que « kou ignané say dono, sa déhine gnaw ».
Ibrahimaka56@gmail.com
Administrateur adjoint
de la RAMPE, militant A P R à Yoff
La Rédaction