Le Sénégal était au cœur de tes pensées, jamais dévoyées. À l’honorable Sidy Lamine Niasse, déférence à la noble étoile, cette élégie t’est dédiée
Ton grand-père Seydina Muhammad (psl) sera heureux de t’accueillir en ce mois béni qui révéla son auguste naissance. Tu es soudain parti, laissant derrière toi, un peuple orphelin, tu étais à ses côtés au péril de ta vie, cette vie que tu lui avais entièrement dédié, sans humeur, dans toutes tes démarches.
Que de turbulences ont marqué ta carrière d’homme public, au servie exclusif de Dieu, en ses créatures, grand défenseur de la liberté et de la dignité humaine. De Senghor à Macky Sall en passant par Diouf et Wade, que de bras de fer as-tu engagé pour revendiquer les droits du peuple, à chaque fois qu’ils étaient piétinés et foulés.
Ta vie a inspiré tout un peuple, ta chair est le Sénégal. En toi étaient aussi cachés les secrets émanant d’Aboul Abbass Ahmada Tijani (ra), au-delà de ta plume si fine et de ta parole si douce, sommeillait la fibre mystique, divinement élevée, tu l’emporteras jusque dans ta tombe, ce lieu de repos pour tout éternel combattant.
Fidèle dans la conscience, sage dans la science, te voilà tirer ta révérence au moment où ton peuple a le plus besoin de toi. Son rêve semble brisé, sa chair semble brûlée au second degré au moment où ton âme est élevée vers les terres sacrées, célestes, à d’autres échelles, et ton corps reçu par les grains de sable avec tous les honneurs. Ces mêmes grains, disciples incontestables de ton illustre grand-père Abba Zahra (psl)
Ton cri de coeur restera à jamais incrusté dans nos cœurs, il sera relayé partout où les libertés seront bafouées. Le groupe Walfadjri perd un guide émérite, le marbre de sa façade pâli après ses lourdes larmes de typhon. La sourate en elle-même est rendue populaire dans nos cœurs pour l’amour que tu lui vouais. Khar Yallah et ses périphéries perdent un père, un ambassadeur et un exceptionnel bienfaiteur de l’Islam.
Ta mission est noblement remplie, elle s’est arrêtée sur terre selon l’injonction irréfragable de Dieu, estampillée par le maître des penseurs, sans relais, dans un rayon céleste qui résonna comme une sirène de Dakar à Léona Niassène, et de Fès à Médine, sous le silence parlant de la Kaaba.
T’oublier ne nous sera pas pardonné, et te célébrer nous sera rétribué. Tes enseignements seront au cœur de nos prochains combats de paix, pour la justice sociale et la liberté.
Les drapeaux sont en berne, et ceux de nos cœurs flottent au rythme de notre douleur, elle est immense certes, mais détachée de la peine grâce à ton héritage si colossal, celui que tu nous as légué, aux aubes où tu enchaînais les étapes si merveilleuses de la riche vie du Noble Envoyé (psl), le signe déférent de l’hommage que nous te rendons.
Repose en paix, et sois fier de ce peuple que tu as toujours défendu, sois aussi fier de tes hommes qui ont toujours cru en toi, sois fier de tes terres, qui t’ont vu naître et mourir. Eternel tu resteras toujours parmi nous, ô Seidna Cheikh.
Sheikh Alassane Sène
En mémoire, la Fondation « Salla Lahou ‘ala Muhamad (psl) » que je préside avait décerné un prix à Sidy Lamine Niasse lors du concours de poésie du Prix « Bushra » qui était dédié au Prophète Muhammad (psl)