Dakarmidi- Les quotidiens parvenus vendredi à l’APS traitent de plusieurs sujets, de la question d’un éventuel troisième mandat du président Macky Sall à la criminalisation du viol, en passant par le dialogue national.
La question du troisième mandat semble s’imposer de nouveau aux quotidiens, dans la continuité des commentaires portant sur la dernière sortie du président de la République, qui a refusé de dire s’il briguerait ou non un second mandat, lors d’une interview avec des journalistes, à la veille du Nouvel An.
« L’opposition dit non au +ni oui ni non+ de Macky [Sall] », rapporte à ce sujet le journal Le Quotidien, selon lequel la coalition Taxawu Senegaal, par exemple, « dit rester sur sa faim, tandis que PASTEF dénonce des +légèretés+ ».
« Le PDS, lui, estime que le président +prend les Sénégalais pour des demeurés+. Bref, c’est un non au +ni oui ni non+ du président Sall », écrit Le Quotidien.
WalfQuotidien estime que le dialogue national « accentue la division de l’opposition ».
« Les députés Mamadou Lamine Diallo et Mamadou Diop Decroix se lancent des flèches », lit-on dans le même journal, selon lequel le premier considère le dialogue comme « un gouffre financier et un prétexte pour Macky [Sall] de recruter des opposants ». « Une accusation qui n’est pas du goût du second », poursuit WalfQuotidien.
L’universitaire Babacar Diop, leader des Forces démocratiques du Sénégal, apporte, lui aussi, son grain de sel au débat en déclarant, dans des propos rapportés par Vox Populi, que l’opposition a de toutes les façons « renoncé au combat » et a préféré « négocier avec Macky Sall ».
Kritik’ laisse entendre que la question du troisième mandat aurait un lien avec la directive du président de la République demandant aux dirigeants des institutions et grandes agences de l’Etat de communiquer « sur les réalisations du pouvoir » et d’ »offrir à l’opinion différents sons de cloche sur les réalisations de l’Etat ».
Selon ce journal, cette directive présidentielle « est entrée en vigueur avec le discours à la nation (prononcé par Macky Sall, le 31 décembre) et les sorties de Moustapha Niasse et d’Aminata Mbengue Ndiaye (…) dans le cadre de cette offensive médiatique sans précédent ».
Sud Quotidien s’intéresse aux « premières préoccupations » de Macky Sall pour 2020. Le conseil des ministres du jeudi 2 janvier « a été un prétexte pour le chef de l’Etat de demander au ministre des Finances et du Budget de faire le point sur les diligences effectuées pour » l’effectivité du budget-programme, « dans la dynamique d’ancrage d’une culture de performance », rapporte Sud Quotidien.
L’évaluation de la situation économique du Sénégal par l’UEMOA, l’Union économique et monétaire ouest-africaine, fait état de « mauvais points » en matière de croissance, d’inflation et de déficit budgétaire, rapporte L’As.
« Alors qu’il était en progression constante depuis 2012, le taux de croissance du Sénégal subit une première baisse depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir », écrit ce journal citant la Commission de l’UEMOA, laquelle précise que le taux de croissance du Sénégal « est passé de 6,7 en 2018 à 6,0 en 2019, soit une régression de 0,7 point ».
« L’inflation, le déficit budgétaire et le respect des critères de convergence ont été également examinés par l’organisation sous-régionale », ajoute L’As.
EnQuête s’intéresse également aux questions économiques en revenant sur le passage du franc CFA à l’euro. « Le ver est dans la parité » de la future monnaie avec l’euro, estime ce journal, sur la base des analystes des spécialistes qu’il a interrogés.
D’un point de vue factuel, EnQuête rappelle que « 34 pays au monde ont un taux de change fixe dont 19 africains, parmi lesquels les 14 de l’UEMOA et de la CEMAC ». « Un régime de change entièrement souple rend plus efficace le ciblage de l’inflation », ajoute le même journal, se basant sur les règles du Fonds monétaire international.
L’Observateur revient sur la criminalisation du viol, avec « la loi de la peur ». Selon ce journal, la loi criminalisant les délits de viol et de pédophilie est certes une victoire pour les organisations de femmes, mais elle « ne fait pas l’unanimité dans les milieux judiciaire et religieux ».
L’Observateur interroge aussi la présidente d’honneur de l’Association des juristes sénégalaises, Dior Fall Sow, qui déclare que le « problème fondamental, c’est de prouver qu’il n’y a pas consentement de la victime ».
« Nous, hommes, sommes tous en sursis ! » écrit Le Témoin Quotidien, selon lequel « ont fait peu de cas des agressions pires que sexuelles et des violences dont les hommes sont quotidiennement victimes ».
Et le journaliste de rappeler que la loi Latif Guèye criminalisant le trafic de drogue « continue de broyer d’innocentes victimes sans que ledit trafic ne cesse ».
Le Soleil s’intéresse à la pénurie de médicaments, une « anomalie » dont il fait la radioscopie. Dont le remède consiste aussi, selon le journal, « à mettre en place une industrie locale forte ».