L’ex-ministre sénégalais de l’Intérieur Ousmane Ngom, s’est exprimé ce jeudi sur Sud Fm sur la suppression de 80, autrement dit l’arrêté qui “porte” son nom interdisant toute manifestation au centre-ville de Dakar, notamment aux alentours du Palais présidentiel. Il estime que le problème véritable, c’est d’abord « la gestion de la sécurité et de l’ordre public ».
« 80 pose le problème de la sécurité publique, de la sécurité même et de la sûreté de l’Etat. A partir de ce moment là, il est important qu’on mette sur la table, la problématique de cette question pour qu’on puisse en débattre. Quelles sont les prérogatives et les égards qu’on doit aux jeunes, aux institutions de la République et comment ensemble on doit les gérer », a dit M. Ngom.
Et d’ajouter : « au-delà de la suppression ou non de 80, le problème véritable, c’est vraiment la gestion de la sécurité et de l’ordre public, car nous sommes dans un monde globalisé. Il y a une interaction ou interdépendance des phénomènes, il peut y avoir des subversions ou des imprévisibles venant de l’intérieur du pays comme de l’extérieur du pays et qui peuvent être la porte d’entrée de toute sorte de catastrophe ou de terrorisme ».
Ousmane Ngom voudrait que l’on tienne compte de tout cela, étant donne que nous sommes un pays qui vient de découvrir des ressources importantes comme le pétrole et le gaz. Un pays qui est très convoité avec tous les groupes ou réseaux qui veulent mettre la main sur notre pays, sur ces ressources, son sous-sol et même son foncier…
Par ailleurs, l’ancien ministre de l’Intérieur de Abdoulaye Wade, a rappelé l’environnement et le contexte dans lequel l’arrêté Ousmane Ngom a été pris. C’était un contexte « d’effervescence et de troubles » où il était important de préserver le centre-ville contre tous ces dérapages qui étaient en vue. Selon lui, le « centre-ville n’est pas que le centre de la ville, c’est le cœur du pays, puisqu’il y a toutes les institutions de la République ».
Ngom a en outre rappelé le cas de la Cote d’ivoire où tout est parti d’un dérapage de manifestation à Korhogo et à Bouaké où des rebelles ont attaqué des banques centrales et dérobés des dizaines et centaines de milliards. Ils ont acheté des armes et installé la guerre civile en Cote d’Ivoire et le pays a reculé de plus de 10 ans avec des milliers de morts.