L’ex-ministre de l’Énergie détaille comment Boun Abdallah Dionne, Premier ministre en son temps, a voulu lui forcer la main, pour signer le contrat.
«Les messages de Mahammed Boun Abdallah Dionne reprirent à 8h 23, ce 2 mai, lorsque je l’informai par un SMS que je faisais mouvement vers le Palais», confie-t-il, rapporté par L’Observateur.
TAS ajoute que le PM lui a envoyé deux SMS au ton douteux.
Le premier est le suivant : «Refais le point avec les gars. Il y a urgence à signer, car rien ne s’y oppose. Il y a 13 ans, il n’y avait pas de bonus de 25 millions de dollars non plus et rien ne dit qu’il y a du pétrole dans le UDO. Let us think positively (Ndlr : Pensons positivement). On ne doit pas voir que les problèmes. Pensons solutions ».
Le deuxième SMS de Dionne est adressé à TAS sur la fibre sentimentale.
«Mon frère, me dit-il, tu avais raison d’insister. Finalement, Total a sensiblement amélioré sa proposition. Il est temps de signer les contrats. Le président de la République compte sur toi.»
Thierno Alassane Sall renseigne lui avoir opposé un niet catégorique.
«Je n’ai pas l’intention de signer les contrats», répond le ministre de l’Énergie. La réponse de trop.
Désarçonné, le PM passe à la menace. «Tu sais le prix de l’inaction», fit-il comprendre à TAS.
«Je sais. C’est pourquoi j’ai sur moi ma lettre de démission», lui répondit Thierno Alassane Sall.
«Je te prie de ranger ton document et de signer. Après on verra», lui suggère le PM.
«Mais, il n’y aura plus d’après. Le PM se saisit de sa tablette qui ne le quittait jamais. Il tapa un texte destiné à son boss, le Président Sall», raconte Thierno Sall.
«Je te souhaite d’être Premier ministre et de vivre les moments que tu viens de me faire vivre», lui dira Dionne.