La police reproche aux organisations de défense des droits de l’Homme d’amplifier des allégations de torture sans fondement. La police fait même dans la menace en déclarant qu’elle se réserve le droit d’user des moyens légaux pour faire cesser des déclarations.
Une sortie qui n’est pas du goût de Seydi Gassama qui a répliqué sèchement à travers plusieurs publications sur tweeter. Si c’est pour faire taire les organisations, avertit-il, c’est peine perdue.
« Les organisations des droits humains continueront à faire état, publiquement, à travers rapports et déclarations, des allégations de torture reçues de victimes présumées ou d’avocats et à exiger des enquêtes approfondies et indépendantes. Aucune menace ne les fera changer… », prévient le secrétaire exécutif d’Amnesty International Sénégal.
Selon Gassama, la torture dans les commissariats de police est tout sauf une invention. Des exemples, il y en a à la pelle. « Sans être systématique, la pratique de la torture existe au sein des forces de sécurité sénégalaises. Des victimes soutenues par des organisations des DHs (droits humains) ont pu porter plainte et obtenir justice. Des dizaines de plaintes moisissent dans les tiroirs des parquets », renchérit-il.
Gassama accuse le successeur de Wade d’avoir mis en veilleuse les entités étatiques censées promouvoir les droits humains pour ensuite vouloir bâillonner la société civile. « Le régime de Macky Sall a transformé en coquilles vides les institutions créées par ses prédécesseurs pour promouvoir et protéger les droits humains: CSDH, ONLPL, Médiature, etc. en leur allouant des budgets insignifiants. Le but maintenant c’est de faire taire les ONG », dénonce-t-il.