Cette chronique, vivante et vibrante, date du 18 octobre 2019. Mamoudou Ibra Kane y rendait hommage à Serigne Mountakha Bassirou Mbacké en soulignant à grands traits le magnétisme du sourire. Le Directeur général du Groupe E-Media désignait le Khalife Général des Mourides « Homme de l’Année ». Voici en rediffusion, ce texte qui garde encore toute sa fraîcheur, dix-huit mois après…
« Serigne Mountakha Bachir Mbacké, une légende vivante. Une légende souriante. Ce sourire qui ne quitte jamais le Khalife général des mourides a séduit plus d’un. Ses sympathisants se recrutent bien au-delà des frontières de la confrérie fondée par Cheikh Ahmadou Bamba. Si tous les chemins ont encore mené à Touba à l’occasion du Magal, c’est certes dans la continuité d’une tradition légendaire établie par le Cheikh lui-même. Mais c’est aussi et surtout à cause du sourire fait homme qui caractérise l’actuel commandeur du Mouridisme. Pas besoin d’aller chercher très loin. On tient notre « homme de l’année » en la personne de Serigne Mountakha. Un Khalife qui, par son leadership spirituel, a réussi à détendre une atmosphère politique et sociale des plus lourdes. L’actuel continuateur de l’œuvre de Bamba n’est pas le seul guide spirituel dans ce rôle et dans cette sorte d’RSE version religieuse. Force est de reconnaître cependant son influence décisive dans la décrispation en cours, et ceci en moins d’un mois depuis la réconciliation de « tisbar » du 27 septembre, à Massalikul Jinaan, entre le président Macky Sall et son prédécesseur Abdoulaye Wade, jusqu’à l’audience de « takusaan » du 12 octobre, au Palais de la République. La médiation à succès de Serigne Mountakha ressemble à bien des égards à une perche tendue à deux anciens compagnons politiques qui avaient hâte de se retrouver.
Ce tour de force réussi du Khalife s’offre ainsi en porte de sortie inespérée à la fois pour le Président Sall et pour les Wade. Autre temps, autres humeurs.
(…) Un Etat qui se veut crédible se doit de respecter ses engagements librement consentis. La magistrature sénégalaise ne devrait pas rester en marge de l’introspection. Elle s’est fait taper par deux fois sur les doigts sur la question de la « détention arbitraire » par des juridictions ou instances internationale. Aussi bien dans le cas de Karim Wade que de celui de Khalifa Sall à un moment donné de sa détention préventive, une condamnation de réparation a été expressément prononcée à l’encontre de l’Etat (…) La magistrature n’est pas blanche comme neige. A côté de la détention arbitraire, il y a le double degré de juridiction avec son corollaire, le droit de recours qui n’en est moins un principe sacré dans un Etat de droit… »