Une application mobile devant permettre aux élèves de faire des expériences scientifiques virtuelles a été présentée ce jeudi dans la capitale sénégalaise, Dakar. Lancée par un groupe de jeunes sénégalais brillants et dénommée OwnLabs, l’application vise à pallier le déficit en laboratoires dans les établissements d’enseignement du pays.
Au Sénégal comme dans beaucoup d’autres pays africains, les laboratoires scientifiques sont quasiment rares dans les établissements d’enseignement. Un déficit qui a des impacts sur la formation des élèves. Pour remédier à cet état de choses, un groupe de jeunes sénégalais a mis sur pied une application mobile devant permettre aux élèves de faire des expériences scientifiques virtuelles dénommée OwnLabs.
Présentée à la presse jeudi dernier, celle-ci devrait pallier le déficit en laboratoires dans les écoles au Sénégal. «Dans notre pays, il est possible de faire tout son cursus scolaire sans faire une seule expérience de physique, de chimie ou de biologie. Or, faire des sciences sans expérience, ce n’est pas logique et c’est même dangereux», a expliqué le porte-parole du groupe, Abdou Khadre Diop.
D’ailleurs, le groupe est parti du constat que l’enseignement des sciences ne peut pas rester dans son étape théorique et qu’il fallait trouver une solution.
«Nous nous sommes dit que n’allons proposer quelque chose de moins cher et avec laquelle, la personne pourra faire des expériences, avoir un taux de compréhension accru afin d’améliorer ses notes», a rapporté pour sa part, Abdou Khadre, un étudiant en génie logistique à l’Ecole supérieure polytechnique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Selon lui, pour faciliter son utilisation à tout le monde de même que faire mieux comprendre son concept, une version gratuite de l’application sera proposée dans trois mois à tous les élèves.
Augmenter le nombre de chercheurs
La OwnLabs, qui a nécessité onze mois de travail, est une application autonome qui nécessite de disposer d’un casque et d’un smartphone. L’utilisateur est alors guidé par une voix qui l’aide à opérer et à mieux maîtriser l’environnement de laboratoire. Ainsi les élèves pourraient faire des expériences virtuelles de tous les programmes scientifiques de la 4e secondaire à la Terminale où les cours requièrent des expériences en laboratoire.
«Il n’y a que l’approvisionnement en lentilles qui pose un peu problème», a lancé Abdou Khadre Diop. «A long terme, notre objectif n’est pas seulement de permettre aux élèves de faire des expériences, mais plutôt d’augmenter le nombre de chercheurs en sciences au Sénégal ou en Afrique. En réduisant les coûts de l’éducation scientifique, on améliore la vie de tout le monde », a-t-il ajouté.
Notons que le groupe de jeunes derrière cette innovation a été lauréat de l’édition 2018 des Ericsson Innovation Awards, devant des concurrents des Etats-Unis, de la Chine et de l’Inde.
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