Sur son bulletin de propagande Madad cité par le centre américain de surveillance des sites jihadistes (SITE), al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) a vivement critiqué les réformes sociétales menées par le prince héritier saoudien. Pour le groupe jihadiste, ces mesures de Mohammed ben Salman constituent des « péchés ».
« La nouvelle ère de ben Salman a remplacé les mosquées par des cinémas », ironise la branche d’al-Qaïda au Yémen. Pour Aqpa, le prince héritier saoudien a même « remplacé les livres des imams par des absurdités d’athéistes et séculiers de l’Est et de l’Ouest et ouvert les portes à la corruption et à la dégradation morale ».
L’organisation jihadiste cite même un exemple : le premier spectacle de catch en Arabie, qui a eu lieu fin avril à Jeddah, dans l’ouest du pays, où des « lutteurs étrangers et mécréants se sont montrés à moitié nus et portaient des croix devant un rassemblement de jeunes musulmans femmes et hommes ».
Réformes
Car depuis son arrivée aux affaires, Mohammed ben Salman ne lésine pas sur les réformes sociétales dans le cadre de son plan « Vision 2030 », n’hésitant pas à limiter les pouvoirs de la police religieuse saoudienne.
Le royaume ultra-conservateur a récemment ouvert ses premières salles de cinéma – interdites depuis 35 ans –, accueilli une série de concerts et même organisé une semaine de la mode. MBS a promis une Arabie « modérée et tolérante », en rupture avec l’image d’un pays longtemps considéré comme l’exportateur d’un islam radical.