Quand les carences des collaborateurs commencent à compromettre la bonne gestion d’une crise et la crédibilité du Chef, ce dernier doit être sans cœur avec les cancres, les incapables, les comploteurs et leurs complices.
Au début de la pandémie, le Président de la République du Sénégal avait fixé un cap clair, pris des mesures approuvées par l’écrasante majorité du peuple et des partenaires de notre pays et une vaste mobilisation en faveur de la solidarité nationale à été notée à tous les niveaux.
Les médias du monde parlaient du Sénégal en bien. Nous rayonnions de mille feux. Le Sénégal, étoile polaire de l’Afrique prenait forme. La crise sanitaire venait ainsi confirmer le grand leadership d’un fin stratège taiseux et très discret. Ses faits commençaient à parler pour lui. Naturellement, il définit la politique de la nation et confie son exécution à ses collaborateurs. Malheureusement pour lui et pour nous, des canards boiteux et des ambitieux pressés d’occuper son fauteuil ont réussi à presque tout bousiller en échouant un peu partout dans la mise en œuvre des directives présidentielles bien formulées.
Je ne défends pas le Président de la République pour aucune raison autre que le devoir de vérité. Des leçons tirées des interactions que j’ai toujours eu avec lui, je lui accorde tout mon respect à cause de son sens de l’écoute, de sa discrétion, de son humilité et de son culte du travail H24.
Allah Sait pourquoi je le dis. C’est le plus important. Lui, le sait aussi.
Son problème, son malheur, c’est son entourage. Makko wakh. Je paie mes factures avec mes compétences qui ne dépendent pas du sort d’un régime. Aux mécontents, je dis « désolé ».
Même si Thucydide disait déjà plusieurs siècles avant nous « L’art de bien gouverner, c’est l’art de bien s’entourer. », que faire ou dire des amis qui constituent une clientèle politique et d’alliés qui élèvent la légitimité historique politicienne comme critère principal à prendre en compte par le Chef ainsi pris en otage pour composer son entourage ?
Oui, ce sont les partis et leurs coalitions qui ont remporté des élections, mais en République, les citoyens et leurs groupements doivent prendre le dessus sur les militants et leurs associations. « La patrie avant le parti », aviez-vous claironné non? Ou bien c’était juste un slogan comme bien d’autres.
Monsieur le Président de la République, brisez les chaînes de « sentiments » de vos preneurs d’otages. Vous vous êtes assez acquitté de vos devoirs de gratitude envers eux, y compris ceux qui ne savent rien faire à part insulter et raconter des scènes de tournées politiques et des récits de misères vécues pour vous avoir choisi pendant vos débuts d’opposant post-2000. Pourtant, certains n’avaient point d’autres choix et beaucoup étaient à la périphérie de la périphérie de notre ancien parti et de son régime. Entre 2007 et 2008, nous en avions souvent fait le constat.
Que veulent-ils maintenant ? Certains qui n’avaient pas de comptes bancaires encore moins thésaurisé 200 dollars en 2012 sont riches pour la vie. Ils vous le doivent et non à leurs compétences. Beaucoup de millionnaires seront incapables de gagner mensuellement 500 dollars par mois en dehors des postes politiques.
Les nouveaux milliardaires qui jouent à se faire peur ne peuvent rien contre vous encore moins contre le régime. Leurs fines menaces ne sont que du vent. Tout peut être plié en quelques mois pour que chacun se calme comme un voleur pris la main dans le sac.
Choisissez le peuple et non des preneurs d’otages encore moins des groupes politiques qui vont se disloquer aux premières heures d’un changement de régime.
Toutes les contestations en cours, les différentes formes de désobéissance et de défiance de l’autorité de l’Etat sont les conséquences de la mise en œuvre approximative, peu audacieuse et parfois sans intelligence des situations de vos bonnes directives par certains de vos collaborateurs. Vos adversaires diront que leur choix est votre fait. Mais aviez-vous d’autres choix si on connaît comment les camps politiques et les charges étatiques sont indissociablement liés sous nos cieux? De minces possibilités de départ oui, mais pas maintenant. Libérez-vous de ceux qui traînent les pieds 8 ans après. Et des saboteurs déloyaux aussi.
Quand ils échouent, ils se taisent et vous jettent en pâture. Refusez le!
La course d’une voiture neuve et très luxueuse avec tous ses papiers en règle confiée à un chauffeur au permis de conduire à l’origine douteuse ou sans grande expérience des longues distances, des routes cahoteuses ou des temps d’intempéries n’aboutira qu’à de graves accidents ou autres infractions avec leurs lots de tristesse, de colère, de regrets, d’emprisonnements et de factures de mécaniciens et autres experts de l’automobile.
Dans la gestion de beaucoup de défis, certains de vos « chauffeurs » nommés vous créent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent.
Je pense que certains ont le ventre trop bedonnant pour bien réfléchir au lieu de dormir et d’autres sont complètement « périmés ».
Le Président de la République, dans l’exercice de ses fonctions n’a ni parents ni copains encore moins de militants, mais un peuple entier qu’il sert avec des concitoyens choisis comme collaborateurs dont des brillants et des cancres parfois.
Pendant la gestion d’une crise aussi sérieuse, les petits calculs égoïstes doivent céder leurs places à l’intérêt supérieur de la nation.
A bon entendeur, salut.
Prof. Aliou SOW