Dakarmidi – Hier, la sérénité qui régnait au tribunal de la grande instance hors classe de Dakar depuis le début des plaidoiries a failli voler complètement en éclats. À cause de la plaidoirie d’un avocat camerounais, nommé Jackson Francis Ngnie Kamga.
Il entame ses propos par une qualification du procès » Dans cette affaire, malgré les apparences de procès, ordinaire, tout est exceptionnel. Parce que l’inspection général d’Etat, qui dépend de la présidence, a été utilisée pour traquer le chef d’un exécutif local, dont les comptes ne doivent relever que de la Cour des comptes ». Pour le bâtonnier camerounais, tous les déboires du maire de Dakar s’expliquent par la volonté d’un homme.
« Un homme fantôme », qui selon lui a été omniprésent qui entend tout, qui voit tout ce qui se faisait au tribunal. Dont la seule motivation est d’éliminer un adversaire politique qui pourrait être gênant pour les élections futures. Ce procès dit-il « vient de terminer un assassinat politique programmé. Je me demande quand est ce que nous allons arrêter de faire venir des hommes d’ailleurs pour nous lire des décisions de la Cour européenne et d’autres juridictions étrangères. Donc quand aurons nous le courage d’écrire l’histoire de notre justice? ».
Selon l’Enquête, Me Kamga est venu pour défendre Khalifa Sall. Dans son homologue, il accuse certains acteurs de l’accusation de faire preuve d’une « indiscipline intellectuelle », d’autres, il les traite « d’idiots’, quant au juge d’instruction, il l’a accusé d’avoir fait « preuve de paresse ». » Je n’ai pas reconnu le Sénégal de puis que je suis là, les sénégalais, habituellement loquaces, sont devenus silencieux. Ont-ils étaient castrés? Ont-ils étaient terrorisés ou tétanisés? S’interroge t-il.
Apres l’avoir écouté, pendant tout ce temps, Malick Lamotte, le président du tribunal, porte la réplique pour se disculper. « Je vous ai écouté et compris dés le début. Le tribunal a la responsabilité de veiller sur la dignité de cet office. Je ne pense pas qu’un avocat, de surcroît un bâtonnier puisse utiliser de gros mots en s’adressant à des hommes respectables. Je tiens à vous préciser que les sénégalais ne sont pas des castrés et ils sont loin de l’être. Le tribunal ne peut accepter, compte tenu de son rôle, qu’on use de tels mots et partir librement. Comprenez que, nous sommes à la fin de cette audience et que le tribunal est très choqué d’entendre de tels mots » précise M.Lamotte, qui suspend l’audience après ses propos.
Maître Mbaye Gueye, se lève pour prendre la parole, mais le juge le coupe net » si vous voulez me parler, rejoignez moi à l’intérieur ». Non M. le président, c’est ici que vous avez parler devant le public, permettez moi de vous répondre ici. »Lamotte n’ayant pas fait fi de ces paroles, se retire. L’avocat très en colère, était dans tous ses états. » Pour qui il se prend? Il faut qua ça cesse? Il ne peut pas continuer à porter des jugements sur l’exercice de notre profession » ne cessait-il de tonner s’adressant au président du tribunal.
Plusieurs minutes plus tard, les parties se sont finalement retrouvées et ont résolu le problème entre acteurs de la justice. Le débat, dont la fin était prévu à 20 heures a continué jusqu’à prés de 23 heures.
La rédaction