A sept mois du premier tour de la présidentielle, le Parti démocratique sénégalais (PDS) se retrouve sans candidat. Désigné candidat du PDS à la présidentielle de 2019, Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, a été exclu des listes électorales. Condamné à six ans de prison pour enrichissement illicite, il a vu sa candidature rejetée par la Direction générale des élections qui dit avoir appliqué l’article L 31 du code électoral qui interdit l’inscription sur la liste électorale à toute personne condamnée à une peine de cinq ans de prison ou plus.
L’article 31 du code électoral sénégalais stipule : « Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale, les individus condamnés pour crime, ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois assortie d’une amende pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contrefaçon, et de manière générale, pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à 5 ans de prison (…) ».
Si le nom de Karim Wade ne figure pas sur la liste électorale, il ne pourra pas se présenter à la présidentielle de 2019. Du côté du Parti démocratique sénégalais (PDS), cette décision est inacceptable et on évoque même un complot au sommet de l’Etat. Pour les leaders de l’ex-parti au pouvoir, il s’agit d’une manœuvre de Macky Sall pour éliminer ses adversaires politiques.
Le PDS n’exclut donc pas une saisine de la Cour d’appel et se dit prêt à s’engager dans une bataille politique pour appuyer Karim Wade que le pouvoir veut éliminer de la course présidentielle. « Le président Macky Sall poursuit son dessein d’être élu pour un deuxième mandat en écartant systématiquement tous ses challengers, en l’occurrence Karim Wade », a noté le porte-parole du PSD, Babacar Gaye, soulignant que le PDS n’est plus disposé à dialoguer.
« Les Sénégalais souhaitent aujourd’hui reconsidérer le choix qu’ils ont fait en 2012 et, peut-être, créer les conditions d’une réforme profonde de nos institutions pour que jamais on ne vive des situations pareilles », a-t-il ajouté.
En rappel, Karim Wade avait été condamné en mars 2015 à une peine de six ans de prison ferme, et d’une amende de 138 milliards de FCFA. Il avait bénéficié d’une grâce présidentielle pour la peine de prison, après 38 mois de détention, mais devait honorer l’amende au risque de retourner en prison. L’ancien ministre s’était exilé au Qatar après sa libération.
La Rédaction