Dakarmidi – Loin de Paris, la capitale de la mode, et aux antipodes d’un Tout-Paris politique et mondain sous influence qui crie haro sur la « mode islamique » dite aussi « modeste » – la violente offensive lancée conjointement, en mars dernier, par Pierre Bergé, le richissime fondateur de la maison Yves Saint Laurent et mécène du Parti Socialiste, Laurence Rossignol, la ministre des Droits des femmes, Manuel Valls, le Premier ministre suintant la détestation du voile, et le caricaturiste Plantu, étant encore dans toutes les mémoires – c’est à Tokyo, sur le podium très prisé du « First Modest Fashion Show », que l’élégance tout en pudeur, qui habille la femme musulmane avec style, a été non plus conspuée mais mise à l’honneur.
A des années lumières de la Ville Lumière qui s’éclaire à la lueur d’un flambeau qui n’éclaire plus le monde depuis longtemps, le pays du Soleil Levant déroule, lui, le tapis rouge devant les stylistes qui revisitent la « mode modeste » en mariant humilité et raffinement, avec une touche de modernité qui a emporté l’adhésion d’un public exigeant, les 22 et 23 novembre, lors de l’Expo Halal 2016.
Pour cette première à marquer d’une pierre blanche, les hijabs aux couleurs chatoyantes et les motifs floraux ornant de longues robes soyeuses, sortis tout droit des ateliers d’une dizaine de marques basées à Singapour, ont été longuement applaudis par un parterre féminin entièrement conquis.
Loin du bruit et de la fureur de notre République laïque qui s’évertue à sonner la charge contre le voile et la mode qui le met en valeur, au risque de perdre le peu de splendeur qui lui reste, le Japon leur réserve le meilleur accueil. Gageons qu’il doit porter un regard distancié, voire critique, sur cette croisade anti-voile française frénétique, pas très glorieuse et encore moins tendance…
Oumma