La justice populaire est la pire des justices, selon le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme, Me Assane Dioma Ndiaye. Pour la robe noire, c’est une justice expéditive qui ne donne pas à la personne la possibilité de se défendre et quand mort s’en suit, évidemment, on ne saura jamais la vérité.
Accusations…
” Toute personne, quelles que soient les accusations qui pèsent sur elle, doit pouvoir avoir la chance de s’expliquer. Et toute personne bénéficie d’une présomption d’innocence, sauf si sa culpabilité est reconnue par une juridiction de jugement. C’est inacceptable que les citoyens se fassent justice eux-mêmes”, déclare Me Assane Dioma Ndiaye sur Sud Quotidien.
Rôle des institutions…
Pour l’avocat, quand les institutions publiques ne jouent pas leur rôle, il y a faillite des politiques publiques. Et quand il y a faillite des politiques publiques, les citoyens se cherchent eux-mêmes leurs propres solutions et il n’y a plus de référent commun. Il n’y a une indisponibilité de certaines choses qui relèvent de l’impératif judiciaire.
Solution…
“Chacun essaie de trouver sa propre solution se disant que l’Etat est devenu un néant. Nous n’avons rien qui puisse nous faire reculer. C’est extrêmement grave ce qui se passe aujourd’hui au Sénégal. Tout ce qui relève de l’institution, de la légalité peut être remis en cause du jour au lendemain parce que simplement les citoyens n’ont plus foi à la République, aux institutions de la République”, poursuit Me Ndiaye.
L’Etat presque inexistant…
D’après Me Assane Dioma Ndiaye, c’est inquiétant et cela interpelle l’ensemble de la société. On ne peut pas continuer à vivre dans cette incertitude, dans cette vulnérabilité où chacun a ses propres repères. Il n’y a plus de référent commun et l’Etat est presque inexistant.