Monsieur le Président de la république,
Le Sénégal n’est définitivement plus l’exemple d’une démocratie dans la sous région.
En ma qualité de citoyen préoccupé, soucieux de l’avenir de son pays, je ne peux m’empecher de me révolter. Je n’ai jamais pu imaginer qu’en 2018 je me demanderais où est passé le Macky Sall qui entre 2009 et 2012 prônait et défendait haut les valeurs républicaines.
Evidemment, vous ne pouvez pas comprendre mon amertume Monsieur le President parce que vous ne vivez pas le quotidien d’un gorgolou Sénégalais et ceux qui doivent vous le faire savoir ne vous disent pas la vérité parce qu’ils préfèrent vous caresser dans le sens des poils.
Ils vous disent que la majorité des sénégalais est satisfaite de vos actions, mais en réalité ils vous trompent. Les Sénégalais souffrent.
Et dans cette souffrance profonde, le verdict du procès Khalifa Sall fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase contenant mes nombreuses causes de déception.
C’est ce qui justifie ma décision de vous adresser la présente lettre ouverte.
Excellence Monsieur le Président de la république, le constat évoqué ci-dessus m’amène à réfléchir sur la situation de notre cher pays le Sénégal depuis 2012.
J’ai pu comprendre que les Sénégalaises et les Sénégalais avaient pensé que leur pays pouvait être mieux dirigé car après plus de deux décennies de renouveau politique, ils étaient en droit d’aspirer à un renouveau économique, politique et social.
Leur souffrance quotidienne devrait effectivelent être allégée et leur pauvreté réduite.
Votre candidature, présentée comme celle de « l’homme de ce renouveau démocratique et économique » a été saluée. Ce qui a abouti à ce que l’on pouvait qualifier plébiscite au second tour de l’élection présidentielle de Mars 2012.
Mon état d’âme aujourd’hui est que comme tous les Sénégalais, je me suis lourdement trompé.
Je me suis trompé royalement en votant pour vous et en appelant à voter pour vous.
Tous les piliers qui devaient porter le changement et l’émergence que vous prôniez ont été brisés par vous-même.
L’unité nationale que vos prédécesseurs se sont efforcés à sauvegarder durant toutes ces années de renouveau démocratique a été foulée aux pieds sans autre forme de procès.
Quant à la lutte contre la corruption, j’ai toujours pensé à tort qu’il ne s’agissait pas de simples incantations, mais des actes concrets.
J’ai failli prendre votre slogan « la patrie avant le parti et la gestion sobre et vertueuse» comme l’un des premiers de ces actes du renouveau. La suite des événements a tôt fait de me convaincre cependant que vous ne nous faisiez que miroiter avec de beaux slogans.
Les scandales de vos proches que vous avez préferé protéger sous l’ombre de votre coude sont légions. Vos proches ne font qu’avaler impunément les milliards des pauvres Sénégalais.
Je n’invente rien Monsieur le Président.
Vous n’avez pas le droit de protéger vos proches qui ont fait des malversations, soulevez votre coude, Monsieur le Président, et transmettez les dossiers à la justice même si on reconnait qu’on a une justice qui a démissionné comme l’a relevé le magistrat Dème.
Vous avez choisi expressément de liquider vos potentiels successeurs et il vous en reste sûrement certains qui sont tout aussi redoutables.
Je pense sincèrement qu’il ne vous servira à rien de traquer vos contradicteurs car seul le pouvoir de Dieu est éternel et pensez-y Monsieur le Président.
Savez vous que vous instaurez un climat de vengeance dans ce Pays?
Vous devez donc humblement prendre de la hauteur par rapport à la situation, avoir une grandeur d’âme et montrer votre amour pour le pays en présentant tout simplement votre démission au peuple Sénégalais car vous avez déja démissionné de la gestion de ses intérêts suprêmes..
Vous en serez franchement grandi car c’est le plus grand bien que vous pouvez encore faire aux sénemégalais et cela aura de la valeur.
Ce serait la manière la plus élégante pour vous de quitter les choses avant que les choses ne vous quittent.
Pour ma part, à onze (11) mois de la fin de votre mandat, je n’attends plus grand-chose de vous
J’aurais pu solliciter une audience pour vous dire de vive voix tout ce qui précède, si j’avais l’assurance que vous m’auriez accordé la « faveur » de me recevoir.
J’aurais pu aussi vous adresser directement cette lettre si je n’avais pas eu la crainte qu’elle ne vous parvienne jamais.
Monsieur le Président,
Je vous prie de recevoir, Monsieur le Président de la république, mes salutations patriotiques
Lamine SANE
Citoyen désespéréMacky Sall
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