Né le 16 septembre 1897 à Saint-Louis au sénégal, il est remarqué par une danseuse hollandaise qui lui propose de l’emmener vers l’Europe alors qu’il a à peine 13 ans.
Battling Siki fut le premier africain à devenir champion du monde. Siki n’échappera pas au racisme tout au long de sa carrière. Certains journaux français l’appellent le « championzé » par référence au chimpanzé ou de façon beaucoup plus explicite le « gorille des rings » ou encore « l’enfant de la jungle », « l’enfant sauvage ».
Le Journal l’intransigeant titre même « Siki donnerait la moitié de ses victoires pour devenir blanc ». Son propre manager n’est pas en reste puisqu’il déclare dans la presse que « Siki a du singe en lui ». Le 24 septembre 1922, il écrase Georges Carpentier et devient champion de France, d’Europe et du monde. Le combat avait été « arrangé » au profit du Grand Georges, mais ce dernier avait voulu, devant un public venu le voir donner la leçon, frapper durement son adversaire. « Battling » Siki ne l’avait pas accepté, l’avait prévenu à plusieurs reprises puis avait fini par se battre sans retenue, jusqu’à allonger son adversaire, à la surprise générale. Battling Siki a longtemps été ostracisé par la fédération française de boxe qui l’a déchu de ses titres vaillamment conquis parce qu’il était noir.
Las de subir le racisme en France, Battling Siki s’envole pour les Etats-Unis où le racisme est encore plus virulent à son endroit. Le 15 décembre 1925, son corps est retrouvé criblé de balles au pied d’un immeuble à New-York. Il n’avait que 28 ans.
Sources : Surnoms des hommes et femmes qui ont marqué l’histoire contemporaine de l’Afrique, Editions La Doxa.