Les quotidiens traitent principalement des adieux de la presse et de la nation au défunt président fondateur du groupe Sud Communication Babacar Touré, décédé dimanche à Dakar et inhumé lundi à Touba.
« BT, à jamais », affiche Sud Quotidien, le journal du groupe du même nom qu’il a lancé en 1986, lequel va ensuite compter un quotidien de grande référence et une radio avec une très forte audience au Sénégal.
« Des journalistes, des proches collaborateurs, des hommes politiques, des autorités religieuses et coutumières, des officiels, sans parler de la famille biologique du journaliste lui-même ont rendu hommage (…) » au défunt, lundi, lors de la levée du corps, à l’hôpital Principal de Dakar, écrit Sud Quotidien.
Selon le journal, à cette occasion, les témoignages étaient « unanimes sur la grandeur de l’homme qui repose désormais à Touba », cité religieuse du centre du Sénégal, capitale de la confrérie mouride.
« Babar Touré repose désormais à Touba », titre sobrement Vox Populi, de nombreux quotidiens retenant surtout l’ultime hommage de la nation à celui qui était considéré comme une éminente figure de la presse sénégalaise, doublée d’un homme d’influence et de réseaux.
Tribune (« L’ultime hommage de la nation à Babacar Touré »), Enquête (« L’hommage à un géant »), L’As (« Les derniers hommages rendus à un médiateur de l’ombre »), les quotidiens sont unanimes au moment d’évoquer la dimension jugée exceptionnelle de Babacar Touré.
« Le grand BT qui s’est toujours battu aux cotés des populations a réussi à casser la monotonie pour égayer nos jours et nos nuits par toutes ces voix mises à l’emploi à Sud FM, un groupe de presse et centre de formation des jeunes journalistes. Beaucoup en sont sortis, d’autres y sont venus en ayant subi leur formation ailleurs », écrit le billettiste de Tribune.
Enquête relève : « Discret dans la vie comme dans la mort, l’œuvre de ce pionnier de la presse privée sénégalaise a parlé pour lui, hier, de l’hôpital Principal de Dakar à la ville sainte de Touba où il repose à jamais ».
L’As relaie les hommages qui « fusent de partout », pour saluer « la mémoire d’un journaliste chevronné qui a fortement contribué à la consolidation de la démocratie sénégalaise et à l’éclosion d’une presse libre ».
« Florilège d’hommages (…) », « pour un homme d’une dimension exceptionnelle », note Le Témoin quotidien. « Adieux émouvants à une figure emblématique de la presse », mentionne Le Soleil, lequel évoque par ailleurs le leadership « incontestable » de ce « professionnel aguerri ». « Un talent achevé doté d’une grande générosité », insiste le journal.
Le groupe Sud Communication en tout cas, « perd le nord » et « perd sa boussole », indique le quotidien Kritik’. Le journal Le Quotidien de rappeler que Babacar Touré « était aussi une voix qui compte dans le monde mouride ». Il « avait une relation particulière » avec le khalife général actuel de cette confrérie, Serigne Mountakha Mbacké, qui a « choisi l’emplacement de la tombe où repose le fondateur de Sud ».
L’Observateur lève le voile sur les affaires conclues par ce « médiateur de l’ombre », qui « emporte avec lui beaucoup de secrets…d’Etat » et dont les actions auront « participé à la pacification du milieu socio-politique au Sénégal ».
« Le syndicalisme, l’autre facette de Babacar Touré », signale de son côté Walfquotidien, pour conclure et boucler la boucle de l’évocation d’une vie qui aura été utile.
« Plus qu’un journaliste et patron de presse, renseigne le journal, Babacar Touré est aussi un syndicaliste soucieux du bien-être des journalistes et des techniciens des médias. Il est membre du premier syndicat de journalisme au Sénégal : le SYNPIS ».