Les quotidiens commentent, pour leur édition de ce mercredi, la commémoration de l’exil au Gabon du guide musulman Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), fondateur de la confrérie des mourides.
La communauté mouride a commémoré mardi le départ du guide spirituel des mourides pour le Gabon, où il fut exilé pendant sept ans (1895-1902) par les colons français.
La 126e édition du Magal avait quelque chose de particulier : elle s’est déroulée dans un contexte de pandémie de Covid-19. Cette situation fait craindre une hausse des cas de Covid-19 à la suite des rassemblements organisés à Touba, où des milliers de pèlerins se sont rendus à l’appel du guide de la communauté mouride, Serigne Mountakha Mbacké.
‘’Par (…) le strict respect des mesures édictées, les foules ont célébré (…) le Magal de Touba. Suivant la volonté de Serigne Mountakha Mbacké (…), les talibés (disciples) ont répondu par une discipline communautaire et une pleine conscience des enjeux’’, écrit Kritik’.
Sud Quotidien constate que les pèlerins ‘’étaient contraints au strict respect des mesures barrières contre le Covid-19, notamment le port obligatoire du masque’’.
Mais, selon WalfQuotidien, les mesures barrières n’ont pas été rigoureusement appliquées dans certains endroits de Touba. ‘’A l’exception des domiciles des marabouts, les consignes données par les pouvoirs publics n’ont pas été respectées par la plupart [des pèlerins]. Le masque n’a pas non plus été de rigueur, alors que l’arrêté qui en prescrit le port obligatoire est toujours en vigueur’’, souligne-t-il.
‘’Un Magal à faible affluence’’, observe L’Observateur, ajoutant qu’‘’à la grande mosquée et un peu partout à Touba, on a senti une nette baisse de l’affluence’’, ce qui s’explique ‘’notamment’’ par ‘’la pandémie de Covid-19 et l’hivernage’’.
Selon une enquête menée par le Bureau de prospective économique, un organisme gouvernemental, 31,7% des mourides interrogés avaient décidé de ne pas aller commémorer le Magal à Touba, ce qui entraîne une réduction de 15,7% de l’affluence des pèlerins, de la précédente à la dernière édition du pèlerinage, rapporte L’Observateur.
‘’Le Magal de tous les records’’, écrit L’As prenant le contrepied de L’Observateur. Il affirme que ces records concernent l’affluence des pèlerins et d’autres aspects de l’évènement.
‘’Selon de nombreux observateurs, l’édition de cette année a battu tous les records d’affluence’’, lit-on dans L’As, qui signale aussi, comme d’autres journaux, la mort de 17 personnes dans des accidents de la route survenus durant le Magal, sur les routes menant à Touba.
Lii Quotidien s’est intéressé au Magal des politiciens qui, en quête de légitimité’’, se sont rendus dans la ville sainte. ‘’Pouvoir et opposition, tout le monde y était’’, ajoute le même journal, selon lequel l’évènement religieux est une ‘’source de légitimation pour les hommes politiques’’.
Le volet économique de l’évènement religieux intéresse Le Quotidien. ‘’Des esprits savants essaient depuis quelques années de démontrer l’importance économique du Magal de Touba, son apport à l’économie nationale. Une chose qui n’a jamais été (…) contestée’’, fait remarquer le même journal.
‘’Néanmoins, ces mêmes personnes ne se sont jamais aventurées à nous démontrer [l’impact] économique de l’absentéisme causé par le Magal (…) Si Touba tourne alors que la majeure partie du pays est à l’arrêt, y gagne-t-on ou pas ?’’ ajoute Le Quotidien.
‘’Un Magal assoiffé’’, lit-on dans EnQuête, selon lequel, ‘’cette année, plus que les autres, le manque d’eau s’est fait terriblement sentir’’ dans la ville sainte, ce qui n’a pas ôté au pèlerinage sa ferveur, selon Le Soleil.
‘’Bravant la canicule, les disciples, hommes et femmes, jeunes et personnes âgées, la foi vive, n’avaient d’yeux que pour le grand minaret qui surplombe la grande mosquée de Touba’’, constate Le Soleil.