Permettez-moi de féliciter le Chef de l’Etat d’avoir pris l’initiative d’organiser les assises de la justice afin d’aller vers des réformes dans ce secteur, d’où d’ailleurs l’idée d’une réforme en profondeur de la justice. C’est pourquoi, depuis la remise du rapport, les sénégalais s’intéressent d’avantage sur cette question qui, dans un passé récent, leur était totalement indifférente.
J’en profite également pour féliciter le Professeur Agrégé Babacar Gaye, facilitateur pour avoir conduit en bon les travaux du début à la fin, lesquels travaux ont été concrétisés par la remise du rapport au Chef de l’Etat.
Par ailleurs, en perspectives aux élections législatives à venir, je voudrais, en tant qu’acteur politique, donner mon point de vue, sur certaines propositions qui me semblent irréalisables au Sénégal, notamment le parrainage électronique.
Par définition, le parrainage électronique fait référence à l’ensemble des méthodes de parrainages gérées via des technologies informatiques. Ce système dématérialisé de collecte de parrains repose sur l’automatisation du comptage électronique.
Ce système présente de nombreux inconvénients, surtout dans le cadre particulier du Sénégal qui n’est pas encore prêt à expérimenter ce système.
Fondamentalement, à mon humble avis, le parrainage, c’est la loi la plus injuste qu’on puisse voter dans l’histoire politique du Sénégal.
Une loi votée dans le but de violer le principe de la libre participation politique des citoyens, c’est une loi qu’il faut revoir.
La libre participation politique n’est rien d’autre que le droit d’élire et celui d’être élu. Donc ce parrainage est à supprimer tout simplement.
Concrètement, je peux comprendre qu’on puisse dire 20 ou 30 candidats, c’est trop, il faut un filtre. Je propose l’augmentation de la caution jusqu’à trente millions où plus, non remboursables, si on n’atteint pas le seuil minimum requis, pour décourager certains candidats. Cela aurait pu permettre d’éliminer énormément de candidats.
Les parrains exigés sont énormes. C’est comme s’il y’avait une élection avant l’élection. On préjuge de la légitimité ou de la crédibilité d’un candidat avant même la date de l’élection. D’ailleurs, c’est ce qu’avait fait que le juge de la CEDEAO qui avait demandé la suppression du parrainage après avoir rapporté le nombre de signatures exigées par rapport à celui des partis politiques.
Alors, il est plus que souhaitable de supprimer complètement le système de parrainage citoyens en le remplaçant par le cautionnement. Mais, à mon avis, le parrainage automatisé ou dit électronique, va amener plus de problèmes que de solutions.
Cela supposerait que tous les sénégalais aient des téléphones Android. Ensuite, que tous savent lire et écrire et peuvent manier l’internet et le digital.
Enfin, il faudrait un système infaillible dans la mesure où l’emploi d’une machine à voter ou du datacenter hébergeant les données du vote peuvent être soumis à diverses attaques et piratages informatiques, ce qui annulerait la fiabilité du scrutin.
Les appareils électroniques peuvent également être sujets à des pannes techniques ( électricité, bugs des serveurs ou mauvaise connexion internet ), surtout dans les zones reculées.
Avec toute ma gratitude et ma reconnaissance.
Mme Fatou Aimée Dupont
Coordonnatrice de la Diaspora de la Coalition Pôle alternatif 3ème voie Kiraay ak Natangué