Il est urgent de promouvoir l’accès des femmes et des filles au monde scientifique, qu’il s’agisse d’éducation, de formation ou d’emploi, a déclaré mardi le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science.
« La science est une discipline collaborative. Mais les disparités fondées sur le genre font obstacle aux progrès de la science. Face aux enjeux du XXIe siècle, nous devons exploiter pleinement notre potentiel », a développé M. Guterres dans son message pour la Journée.
Le chef de l’ONU a signalé que les filles et garçons obtiennent les mêmes résultats en science et en mathématiques, mais que seule une fraction des étudiantes choisisse les filières scientifiques dans l’enseignement supérieur.
À l’échelle mondiale, les femmes ne représentent qu’environ 29% des chercheurs. Bien qu’elles soient plus nombreuses dans certaines disciplines, le « plafond de verre » reste une réalité dans l’ensemble de la recherche. Ainsi, les hommes occupent 89% des postes universitaires en Europe, tandis que 3% des prix Nobel scientifiques seulement ont été décernés à des femmes.
M. Guterres a appelé à soutenir les femmes qui choisissent de faire carrière dans les sciences et la recherche. Il a invité les entreprises à s’appuyer sur les Principes d’autonomisation des femmes, établis par ONU Femmes, à travers lesquels quelques 500 entreprises de technologie ont déjà pris l’engagement de faire avancer l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans leurs structures.
« Engageons-nous à mettre fin au déséquilibre entre les genres qui existe dans cette discipline » a conclu le chef de l’ONU.
« La science et l’innovation ont le pouvoir de changer la vie de manière avantageuse, surtout celle des personnes les plus en retrait comme les femmes et les filles qui se trouvent dans des régions reculées et les personnes âgées et handicapées » a, pour sa part, déclaré la Directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka.
ONU Femmes souligne que la science est indispensable pour créer des emplois du futur décents, y compris dans l’économie verte. Elle représente un marché porteur pour les idées innovantes et les objets produits par des femmes.
Les études montrent également que les femmes qui travaillent dans les domaines scientifiques et techniques publient leurs travaux moins fréquemment, sont moins bien payées pour leurs recherches, et vont pas aussi loin dans leur carrière que les hommes, a signalé la cheffe d’ONU Femmes.
« Nous devons briser les stéréotypes sexistes qui font de la science une discipline masculine et présenter aux jeunes générations des exemples de réussite : femmes ingénieures, astronautes et chercheuses scientifiques », a affirmé la cheffe d’ONU Femmes qui a mis en exergue la contribution de . « Nous avons besoin d’une stratégie dédiée, non seulement pour accroître la proportion de talents féminins dans les emplois relatifs aux sciences, à la technologie, à l’ingénierie et aux mathématiques (STIM), mais aussi pour veiller à leur épanouissement en les incitant à ne pas quitter des emplois bien rémunérés ainsi qu’a institutionnaliser des cultures organisationnelles qui favorisent leur progression dans ces domaines ».
A l’heure où le monde célèbre le 25e anniversaire de la (1995) – le plan d’action le plus visionnaire pour les droits des femmes et des filles – ONU Femmes appelle à réfléchir à la façon dont la diffusion rapide des technologies numériques a remodelé tous les aspects de la vie publique et privée dans les décennies qui l’ont suivi et à son rôle dans la lutte incessante menée pour parvenir à l’égalité entre les sexes dans le domaine des sciences.
Mme Mlambo-Ngcuka a lancé un appel à profiter des diverses plateformes et initiatives qui cherchent à renforcer la participation des femmes et des filles dans les sciences, tels que la campagne Génération Égalité et les .
Le Prix international L’Oréal-UNESCO distingue cinq chercheuses dans les sciences de la vie
À l’occasion de la Journée, la Fondation L’Oréal et l’UNESCO ont annoncé les qui distingue des scientifiques d’exception originaires de différentes régions du monde et récompensées pour l’excellence de leurs travaux dans le domaine des sciences de la vie : la biotechnologie, l’écologie, l’épigénétique, l’épidémiologie et l’infectiologie.
Cette année, les cinq lauréates sont Abla Mehio Sibai, professeure d’épidémiologie à l’Université américaine de Beyrouth (Liban) ; Esperanza Martínez-Romero, professeure en sciences de l’environnement à l’Université nationale de Mexico (Mexique) ; Kristi Anseth, professeure en chirurgie à l’Université du Colorado à Boulder (États-Unis) ; Firdausi Qadri, Chercheuse au Centre international pour la recherche contre les maladies diarrhéiques de Dacca (Bangladesh) et Edith Heard, directrice générale du Laboratoire de biologie moléculaire européen (Allemagne) et Chaire d’épigénétique et mémoire cellulaire au Collège de France.
Chaque lauréate recevra 100.000 euros lors d’une cérémonie qui aura lieu le 12 mars prochain au siège de l’UNESCO, à Paris.
Depuis sa création en 1998, le programme Pour les femmes et la science a honoré et soutenu chaque année cinq femmes chercheuses exceptionnelles issues de toutes les régions du monde, soit un total de 112 lauréates à ce jour. Le programme a également soutenu plus de 3.300 jeunes femmes scientifiques talentueuses, y compris des doctorantes et des post-doctorantes, dans plus de 118 pays.
Près de 260 jeunes femmes scientifiques talentueuses, doctorantes ou post-doctorantes, sont soutenues chaque année dans le cadre des programmes nationaux et régionaux de Pour les femmes et la science. Parmi elles, 15 chercheuses parmi les plus prometteuses ont été sélectionnées pour être honorées le 10 mars à Paris lors d’une cérémonie à l’Académie des sciences.