La mort même quand elle ne surprend pas, elle laisse la panique sur son passage. Celle du riche et celle du pauvre, celle du saint et celle du mécréant, toutes provoquent chez les survivants le désarroi et la désolation. La mort d’Édouard Ndour, cet ami de tous les jours, a provoqué en nous une violente stupeur semblable à un cataclysme hors norme. J’ai connu cet homme attachant à travers feu François bob avec qui il entretenait des rapports plus que fraternels. Lors du rappel à dieu de François Bob il y a quelques décennies, Édouard avait écrit un texte dont la profondeur de ton, le style flamboyant et la sonorité des mots avaient ébloui plus d’un. Les tournures de phrases avec des mots bien ciselés ressemblaient à des arabesques éblouissantes de lumière.
Son incandescence à la fois spirituelle et intellectuelle, sa sagacité, son allant et son alacrité, faisaient de lui un homme charmant, plein de belles convenances. Ni haineux, ni vindicatif encore moins isolationniste, Édouard Ndour est parti comme s’en iront tant d’autres et d’autres encore . Je présente mes condoléances attristées à sa famille, à tous ceux qui l’ont connu et plus particulièrement au colonel des douanes en retraite Hyacinthes Bob qui m’a appris le décès. Quarante huit heures auparavant, nous avions longuement échangé au téléphone à propos du défunt.
Dans sa retraite de Ngazobil, nous parlions souvent au téléphone de tout et de rien et échangions par WhatsApp interposé. En voici quelques échantillons :
« Sous un baobab bicentenaire, il est dix neuf heures passées.
De par l’intonation de la voix et le souffle imposant, le nuancier-vocable, les élans et les rebonds de suaves phrases enrichies de faits épiques avec des interrogations et des interpellations, des émotions et leurs ponctuations comme un sourcier-breuvage
– EURÊKA !!! Je reconnais Majib Sène…dans toutes ses splendeurs. De par un témoignage sur mesure et éloquent, tu as su porter le sport dans les hauteurs de l’Esprit. « Une âme saine dans un corps sain » Pour l’homme, par l’homme en Élévation. Dieureudieuf ti « SEDDE » bi ak ni nga ko deffé. Edouard Ndour de Ngazobil
(C’était le soir de ce samedi dernier, l’hommage à Abdoulaye Diaw)
– En lisant ton témoignage, tu as réveillé toutes mes sensations longtemps refroidies par je ne sais quel vent venu d’ailleurs. Dès les premiers mots, il m’a semblé être dans la mouvance d’un roman singulier, attractif, provocateur tellement il est bien écrit. Je t’en veux mon cher Edouard parce que tu nous fais perdre le prix Goncourt largement à ta portée. En tout cas merci pour ce mot d’encouragement qui témoigne ta profonde et affectueuse estime à mon endroit. Que dieu veille sur toi. Majib »
Tu seras éternel dans nos cœurs et nos prières t’accompagneront.
Majib Sène