Dakarmidi – Une chose est sûre : beaucoup de gens disent avoir décelé des failles, des incohérences et des zones d’ombres dans la communication de Adji Sarr. Certains sont allés jusqu’à soutenir que son cas relève de la psychanalyse voire de la psychiatrie ! Pour dire que la pauvre fille ne bénéficie toujours pas de la clémence de ceux qui refusent de croire à cette affaire, malgré sa version des faits. Et bien que, aussi, elle semble un peu désemparée. Les nombreux morts qu’elle a sur la conscience ? N’aurait-elle pas aujourd’hui besoin d’une “assistance psychologique” ? ” Une assistance psychologique, c’est une évidence “, estime effectivement le psychologue Serigne Mor Mbaye dans les colonnes du journal LeTemoin. ” Elle est otage d’une situation où, au delà de ce qui peut lui arriver, elle est lynchée quotidiennement. Elle va en avoir des séquelles éternellement. C’est le côté horrible de cette affaire. Je suis dans la souffrance lorsque j’observe cette fille qui est aujourd’hui entre la souffrance et la souffre-errance. Et surtout comment elle est actuellement désignée à la vindicte populaire comme un bœuf du sacrifice. Pour un enfant, c’est une lourdeur. Cela va profondément peser sur sa vie. Elle est otage d’une chose. On aurait pu mieux faire pour assurer sa protection. Elle a 20 ans. 20 ans dans une trajectoire de vie avec beaucoup de souffrances. Le deuil d’une mère surtout. Elle est également dans une mobilité extraordinaire… Ce qui la confine dans une situation éventuelle de maltraitance. Nous ne pouvons pas être fiers qu’une telle situation soit traitée de cette façon, surtout avec la démarche utilisée. Alors qu’elle n’y est peut-être pour rien. Ou qu’elle a été victime de manipulation. Cela va de soi ? Cela ne veut pas dire aussi que le viol n’y est pas. Tout ça, c’est lamentable”.
“On ne m’a pas commis pour me demander mon avis par rapport à sa situation du point de vue psychologique. Mais Adji, elle est devenue notre ‘’deum national’’. Elle vit une situation angoissante. Or, cela ne devrait pas se passer ainsi. Ne serait-ce que du point de vue des droits de l’enfant. L’Etat aurait dû faire autrement. Et surtout écarter de l’affaire cet ennemi (Ndlr, de son prétendu violeur) qui est son avocat très décrié et qui alimente les rumeurs. Au-delà de tout ça, je pense qu’elle est doublement meurtrie : par son enfance et cette situation d’errance. Au salon de massage, je pense qu’elle y est allée avant ses 18 ans. C’est extraordinaire. C’est une victime ‘’revictimisée’’ d’une situation dont les politiques se sont emparés. C’est horrible. Nous sommes dans le pays de l’horreur, et cela ne nous rend pas fiers”, s’est indigné le clinicien.
sur la manière dont cette affaire a été traitée, le psychologue Serigne Mor Mbaye parle d’un “recul extraordinaire ” par rapport aux avancées liées, selon lui, à la criminalisation du viol. ” Nous avons progressé en criminalisant le viol mais, hélas, Il y a aujourd’hui une décrédibilisation de tous nos acquis. Pour la vindicte populaire, elle a menti. Or ceux qui soutiennent cette idée ne sont pas des experts. Nous qui sommes experts savons pertinemment qu’une personne peut dire une chose et son contraire dans ces mauvais moments. C’est vraiment l’horreur pour la République, pour le pays, la façon dont nous avons géré cette histoire de viol. Or, Adji était déjà victime de son parcours. Une fille qui, déjà dans sa trajectoire, était en situation de rupture affective avec cette perte de sa maman qui constitue un facteur énorme de risque “, explique encore le psychologue. Selon lui, les médecins ne peuvent pas évaluer la mythomanie chez Adji. ” C’est faire de la sorcellerie que de dire j’évacue la mythomanie ou de traiter le tableau psychologique de Adji sans la connaitre. On ne peut pas scientifiquement se fonder sur cette passion folle sur les réseaux sociaux pour déterminer la situation de cette fille. C’est une fille à risques. Le salon de massage, ce n’est pas sa place. Cela ne nous rend pas fiers que cette jeune fille ait servi dans un salon de massage. C’est une honte pour le pays ! “, s’est-il indigné, en conclusion, le psychologue Serigne Mor Mbaye.
Senego