Les quotidiens reçus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) abordent, entre autres sujets, la sortie d’Aliou Sall, le frère du président Macky Sall, soupçonné de corruption dans l’octroi de contrats pétrogaziers au Sénégal.
’’La contre-offensive d’Aliou Sall’’, affiche Enquête à sa une, soulignant que le maire de Guédiawaye (banlieue de Dakar), lors d’une réunion interne dimanche avec les jeunes de son parti (Alliance pour la République) ‘’s’en est violemment pris à certains responsables de l’entourage du président de la République, les accusant d’être derrière le scandale du pétrole et du gaz’’.
’’Mes ennemis sont à l’intérieur de l’APR. Je ne fais pas d’accusations gratuites. Certains d’entre eux ont financé l’opposition pour qu’elle entretienne davantage cette affaire’’, a déclaré Aliou Sall dans des propos repris par le journal.
Sous le feu des critiques depuis la parution d’un documentaire de la BBC l’accusant d’avoir reçu des pots-de-vin dans le cadre de l’octroi d’un contrat pétrolier à l’homme d’affaires roumain Frank Timis, Aliou Sall a finalement démissionné de son poste de directeur de la Caisse de consignation et dépôts (CDC) .
Intitulé « Sénégal : Scandale à 10 milliards », ce documentaire publié le 3 juin dernier affirme démontrer comment la société de Frank Timis s’était vu retirer puis réattribuer son autorisation après l’accession au pouvoir de Macky Sall, en mars 2012.
Le gouvernement sénégalais a battu en brèche ces allégations dans un mémorandum, soulignant que le reportage de la BBC « est ponctué de graves et fausses allégations sur la gouvernance des ressources pétrolières du Sénégal’’. Le procureur de la République a ouvert une enquête sur cette affaire.
’’Aliou Sall contre-attaque’’, écrit L’Obs, citant l’ancien directeur de la CDC qui se dit ‘’victime du plus sale complot de l’histoire du Sénégal’’. ‘’Des proches de Macky Sall au Palais ont payé des opposants pour me détruire’’, s’offusque –t-il dans ce journal.
Selon L’As ‘’Aliou Sall déballe’’. ’’Des gens de l’APR financent des opposants pour que la polémique continue. Je vais solder mes comptes avec mes proches ennemis du président. Ce n’est pas le président qui m’a donné le titre de maire de Guédiawaye, ni de président de l’AMS, Association des maires du Sénégal’’, dit-il.
Vox Populi parle de son côté d’une ‘’riposte massive du maire de Guédiawaye’’ et titre ‘’Aliou Sall accuse des proches de Macky Sall… de payer des opposants pour l’attaquer’’.
Dans Sud Quotidien, Aliou Tine, le fondateur d’Africa Jom center, analyse dans Sud quotidien, ‘’les raisons de la persistance du scandale pétrolier et gazier’’, soulignant que ‘’ce n’est que la résultante des réponses apportées par le régime en place’’.
De l’avis du défenseur des droits de l’homme, ‘’ c’est à cause de la communication du pouvoir basée sur le +déni+, le +mensonge+ ou encore les +artifices+ que le scandale dure’’, écrit Sud quotidien.
Source A, pour sa part, parle de ‘’contradictions en série au sommet de l’Etat, sur la gestion du pétrole et du gaz’’, en titrant ‘’C’est fou’’. Le journal écrit à ce propos que ‘’(…) son véritable ennemi, reste, sans doute, la communication désastreuse au sommet de l’Etat et qui est plus néfaste que le reportage de BBC’’.
‘’Après le ministre de la Justice qui qualifiait la brouille d’Aliou Sall/BBC d’affaire privée, avant de saisir le procureur de la République et l’ex-chargé de la communication de la Présidence, El Hadji Kassé,qui avait confirmé les 250.000 dollars reçus par Aliou Sall, c’est autour de Mamadou Fall Kane, qui dément publiquement, le président qui avait promis la renégociation des contrats, en 2018’’, renseigne Source A.
Le Soleil s’intéresse de son côté au réaménagement de l’architecture du pouvoir exécutif et renseigne que ‘’la nouvelle répartition des services portée par le décret 2019-910 est faite entre la Présidence de la République, le Secrétariat général du Gouvernement et les ministères’’.
’’Elle est caractérisée par le resserrement promis par le Président, la simplicité organique et la souplesse. L’essentiel des entités de la défunte Primature est allé au Secrétariat général du Gouvernement.Toute la réalité du pouvoir est entre les seules mains du Président de la République’’, explique le quotidien national.