Plusieurs journaux de la livraison de jeudi de la presse quotidienne mettent en exergue le niet du président sénégalais Macky Sall au Premier ministre canadien concernant la légalisation de l’homosexualité, en marge de la visite officielle que Justin Trudeau effectue à Dakar.
« Macky dit non à Justin Trudeau », sur la question de la légalisation de l’homosexualité, affiche Rewmi quotidien par exemple, à l’image de la plupart des journaux dont les comptes rendus de la conférence de presse conjointe animée mercredi par les deux leaders ne retiennent quasiment que ce seul sujet.
Selon L’AS, le président Sall reste « intraitable sur la question » de la légalisation de l’homosexualité. « On ne peut pas dire qu’il faut demain légaliser l’homosexualité au Sénégal et que ce sera le Gay Pride », a-t-il dit en réponse au Premier ministre canadien.
« Notre société ne l’accepte pas…Nos lois interdisent les relations contre-nature », insiste Macky Sall dans des déclarations rapportées par l’AS. Les mêmes propos du président sénégalais, à quelques mots près, font la Une du Soleil.
Le chef de l’Etat sénégalais « n’a pas fait (…) dans la dentelle pour clarifier la position du Sénégal par rapport à l’homosexualité. Si Macky Sall a conforté l’idée du Premier ministre canadien Justin Trudeau pour qui le Sénégal est une grande démocratie, il a tenu à réaffirmer une position mettant en relief la spécificité de la société sénégalaise », écrit Le Soleil.
« Macky ne transige pas » devant Justin Trudeau, « un des plus fervents défenseurs » de la communauté gay (Enquête), comme il avait opposé une fin de non-recevoir au président Barack Obama à l’époque, note Vox Populi.
« Après Obama, Macky coince le PM canadien » sur la question de la légalisation de l’homosexualité, en lui rappelant qu’au Sénégal, « nous sommes à l’aise avec nos lois sur ce plan ».
Ce faisant, « Macky douche Trudeau », souligne Kritik’. « Sans sourciller, avec un wolof bien utilisé pour éviter tout amalgame », ajoute le même quotidien, le président Sall a évoqué la question de l’homosexualité « avec la même fermeté que lors de son face-à-face avec Barack Obama ».
De cette manière il « résiste à la pression » de son hôte en faveur de la promotion de l’homosexualité, note Walfquotidien. « Il a encore dit non. Le chef de l’Etat tient toujours tête aux puissances occidentales » sur cette question, indique le journal.
Le Témoin quotidien use d’un titre très peu conventionnel (« droit d’honneur ») pour évoquer le « refus catégorique » du président Sall à la demande de Justin Trudeau, Le Quotidien également se veut tout aussi inspiré avec sa manchette (« pas gay ») sur la même question.
Le dernier propos sur cette affaire pourrait être celui du quotidien L’Observateur selon lequel le président Sall « n’entend nullement céder aux lobbyings manœuvrant pour la légalisation de l’homosexualité au Sénégal. Il l’a démontré hier mercredi avec fermeté » avec « Justin Trudeau qui a tenté de convaincre diplomatiquement le Sénégal d’accepter les minorités sexuelles ».
Le même journal ouvre sur un autre sujet de société au menu des quotidiens depuis trois jours, à savoir l’affaire de pédophilie impliquant un éducateur de football exerçant à Dakar Sacré-Cœur, un centre de formation dakarois.
« Confidences glaçantes des victimes du pédophile de DSC », à savoir olivier Brice Sylvain, un ressortissant français qui a passé mercredi sa première nuit à la prison de Rebeuss, à Dakar, rapporte L’Observateur.
Le mis en cause, responsable de la cellule performance de DSC, est « accusé de pédophilie et viol sur des footballeurs mineurs », écrit le journal, citant le psychologue Serigne Mor Mbaye selon lequel la trajectoire psycho-affective des victimes et leur orientation sexuelle « peuvent être bouleversées ».
Tribune, constatant l’ampleur de la présence d’entreprises françaises au Sénégal, affirme que la France « recolonise le Sénégal ». « De la banque à l’autoroute en passant par la télévision jusqu’au transfert d’argent, la mainmise de la France sur l’économie sénégalaise est bien réelle », écrit le journal.
Sud Quotidien interroge un responsable de l’Alliance pour la République (APR), le parti au pouvoir, sur « les raisons de l’ébullition du front social ». « Nous avons failli », répond Mameboye Diao, responsable du parti au pouvoir à Kolda (sud). Il indexe, par cette réponse, des erreurs commises selon lui par le régime en place.