Les quotidiens reçus à l’APS commentent la volte-face du gouvernement sur la réouverture des classes d’examen initialement prévue ce mardi et reportée en raison de contaminations au Covid-19 chez les enseignants.
‘’Des cas de personnels enseignants testés positifs au Covid-19 ont été enregistrés dans la région de Ziguinchor. C’est pourquoi (…) le président de la République a décidé de reporter la reprise des cours initialement prévue le 2 juin 2020 (…), afin d’annuler tout risque de propagation du virus dans l’espace scolaire’’, a annoncé lundi le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, dans un communiqué.
La rentrée des classes d’examen (CM2, troisième et terminale) et des écoles d’enseignement technique et professionnels devrait permettre aux élèves concernés de se présenter aux examens scolaires et académiques, dans les prochains mois.
Les enseignements scolaires, techniques, professionnels et universitaires sont suspendus depuis le 16 mars en raison de la pandémie de coronavirus, qui continue de se propager au Sénégal, faisant 42 morts. Près de 4.000 cas de Covid-19 ont été recensés par le ministère de la Santé.
Le journal EnQuête présume que le report de la réouverture des classes d’examen s’explique par les avertissements donnés par des acteurs de l’éducation au gouvernement, concernant le ‘’protocole de sécurité sanitaire’’, c’est-à-dire les conditions nécessaires à l’ouverture des classes : acquisition de matériel de protection du Covid-19, distanciation sociale, etc., pour prévenir le Covid-19.
Macky Sall ‘’semble avoir écouté les mises en garde des parents d’élèves’’, ajoute EnQuête, rappelant que certaines familles n’entendaient pas envoyer leurs enfants dans des écoles où les conditions nécessaires n’étaient pas réunies pour se protéger de la maladie à coronavirus.
‘’Ce sont les résultats des tests effectués sur des enseignants revenus à Ziguinchor qui ont fait peur au président de la République au point de reporter (…) la reprise des cours prévue mardi 2 juin’’, fait remarquer L’As.
‘’Le président de la République a chamboulé totalement l’agenda scolaire’’, ajoute-t-il.
En raison de cette volte-face, ‘’le ministre de l’Education nationale doit démissionner’’, soutient Dame Mbodj, dirigeant d’un syndicat d’enseignants.
Avant le report de la réouverture des classes, ‘’c’était déjà le fiasco. Nous nous attendions à ce qu’on montre à la face du monde que le Sénégal n’était pas prêt [pour la reprise des cours]. Le dispositif dont le ministre de l’Education parlait n’était pas prêt’’, argue M. Mbodj, cité par La Tribune.
‘’La véritable raison [du report], c’est que les écoles n’ont pas reçu [les équipements] prévus pour le protocole de sécurité sanitaire’’, soutient le syndicaliste, qui dément l’argument invoqué par le gouvernement pour reporter la réouverture des classes d’examen.
‘’Il a fallu une dizaine de cas asymptomatiques enregistrés à Ziguinchor pour que le chef de l’Etat recule’’, souligne Le Témoin Quotidien.
Source A déduit du report que ‘’Macky Sall et son ministre de l’Education nationale font de l’amateurisme leur (…) tasse de thé’’.
‘’Macky [Sall] rate sa rentrée’’, écrit Sud Quotidien, qui voit la ‘’cacophonie totale’’ dans les décisions du gouvernement concernant l’enseignement en cette période de pandémie de Covid-19.
‘’Reste maintenant à savoir si cette rentrée des classes se fera un jour, face à un ennemi invisible, sournois, qui est loin d’avoir jeté les armes’’, poursuit Sud Quotidien, faisant allusion à la pandémie de coronavirus.
La région de Dakar, principal foyer de contamination de la maladie à coronavirus au Sénégal, préoccupe WalfQuotidien. ‘’Dakar face à son destin’’, écrit le journal, faisant remarquer, sur la base des données fournies par le ministère de la Santé, que la région de Dakar concentre 70% des cas de coronavirus recensés dans le pays.
‘’La capitale est en passe de devenir une bombe sanitaire’’, lit-on dans le même journal. Il annonce qu’une ‘’nouvelle stratégie’’ de prévention et de lutte contre la maladie devrait être élaborée mardi par le Comité national de gestion des épidémies, pour la région de Dakar.
‘’Dakar, un cas qui préoccupe’’, souligne Le Témoin Quotidien.