Le leader des droits civiques Al Sharpton a livré un discours puissant, dénonçant le système américain qui « met un genou sur le cou » des Afro-Américains.
Dix jours après la mort de George Floyd, asphyxié par un policier blanc lors de son interpellation dans le Minnesota, l’université de North Central à Minneapolis a accueilli ce jeudi 4 juin une cérémonie poignante, dominée par l’émotion mais où le besoin de justice et la dénonciation du racisme aux États-Unis ont aussi occupé une large place.
Le meurtre de George Floyd, selon la requalification de la justice américaine, a provoqué une vague de protestation dans les 50 États américains pour dénoncer les inégalités de traitement visant la communauté noire. Au début ternies par des émeutes, ces manifestations ont pris une tournure largement pacifique ces dernières 48 heures.
Au-delà des slogans « Black Lives Matter » et « I can’t breathe » — les mots de George Floyd pour signaler sa détresse — les 8 minutes et 46 secondes, c’est-à-dire le temps qu’a passé Dereck Chauvin agenouillé sur le cou de cet Afro-Américain de 46 ans, sont aussi devenues un autre symbole de dénonciation.
Ce jeudi, les proches de Floyd et les invités, parmi lesquels des figures de la lutte pour les droits civiques Martin Luther King III ou encore le révérend Jesse Jackson ont donc respecté non pas une mais 8 minutes et 46 secondes de silence, à la demande du leader américain Al Sharpton. « Tu as changé le monde George », a déclaré ce dernier.
Pendant cette séquence puissante, le révérend Jesse Jackson a crié, à au moins deux reprises « I can’t breathe », ont rapporté des journalistes sur place.