Premier jour de Ramadan, toutes les portes du Paradis sont ouvertes, Cheikh Béthio Thioune dans ce contexte sacré rend l’âme. Dieu parle aux doués de raison. Quelques jours plus tôt, des juges avaient sévèrement condamné le Cheikh à 10 ans de travaux forcés. Notre justice agonise, elle doit être euthanasiée. Ces mêmes juges n’eurent guère souvenance de ce que Jésus disait à une assemblée excitée à Constantinople à propos de Marie Madeleine: « que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre », alors, dans un silence troublant, nul ne s’était exécuté!
Cheikh Béthio est parti rejoindre celui à qui, il avait dédié toute sa vie, le vénéré Serigne Saliou Mbacké (ra). Le Saint homme avait une grande affection et un grand respect pour son illustre disciple. Le guide des Thiantas ne lésinait jamais sur les moyens physiques comme matériels pour demeurer dans la satisfaction du dernier fils de Serigne Touba sur terre.
Depuis l’avènement de la seconde alternance en 2012, Cheikh Béthio est persécuté, sali, acculé, vilipendé. Le régime en place avait-il digéré le fait que le Cheikh portât son choix sur Wade, en plus clair, sur la continuité? Il a eu raison sur beaucoup d’entre nous, car la République est aujourd’hui souillée, sa constitution tripatouillée de partout, sa justice mise à terre.
Le pouvoir en place et ses réseaux se sont livrés à un jeu dangereux, liquider un honorable guide religieux qui s’est pourtant éteint en son sauveur le vénéré Cheikh Saliou Mbacké. Oui, il s’est éteint en lui!
Devons-nous continuer de croire à une justice manipulée de partout, à un parquet devenu vizir sans bras ni langue? Avons-nous pris le temps de réfléchir profondément sur les réactions monstrueuses ce ce régime?
Cheikh Béthio Thioune est parti nous laissant de grands souvenirs qui impacteront à coup sûr, sur nos vies. En moins de 48h, Dieu fait tomber un autre verdict, le vrai ; celui de l’âme élevée et du corps béni à jamais, qui ira sous terre, épanoui. Les cieux du Sénégal ont même mis leurs drapeaux en berne pour marquer cet instant si solennel.
Dieu aussi est satisfait du parcours de sa créature, il a instruit de donner à manger sans exclusion, et Cheikh Béthio sur instruction de Serigne Saliou s’était attelé à cette tâche avec brio, élégance, et sans mesure.
Ses pas de danse parlaient de Dieu, et de sa haute soumission envers son illustre guide Serigne Saliou Mbacké (ra). Les moins avertis peineront à les décrypter du fait de la cécité de leurs cœurs.
Sa mort est un cadeau de Dieu et non une perte. Elle va aussi rendre orphelins les hommes de bien, les personnes victimaires, les disciples accomplis, la solidarité, l’altruisme et l’intelligence.
Le verdict de la justice sénégalaise n’aura aucune place dans nos cœurs, ni dans notre histoire commune. Celui de Dieu est venu nous soulager comme du baume au cœur. Cheikh Béthio n’est pas mort, il a été élevé vers son Seigneur, de la même manière que le furent tous ces grands hommes qui ont donné leur existence pour l’épanouissement de la créature divine.
A l’image des grands chefs religieux arrachés à notre affection, il sera éternellement estampillé dans nos cœurs. Dieu nous demande de croire en ses nobles signes, et nous y croyons fermement. Ainsi dans cette exaltation continue, sa mort se présente comme un de ces signes divins. Nous le célébrons, et à jamais, nous lui serons reconnaissants. Plaise à Dieu, en ce premier jour de Ramadan, de l’élever dans ses hauts et sublimes paradis aux côtés de Serigne Saliou, Cheikhoul Khadim, par la grâce du Prophète Muhammad (psl).
En ces instants de douleur, mais surtout de grâce, j’appelle le peuple à rendre un vibrant hommage au guide des Thiantācones, en accompagnant sa dépouille de Dakar à sa dernière demeure, pour montrer à la justice sénégalaise, qui n’est plus rendue en notre nom, que Cheikh Béthio Thioune est installé dans le « pré carré » des grands hommes de cet univers, et cela, rien ne pourra plus jamais le remorquer pour une autre destination, uniquement pour satisfaire les caprices d’un clan et de ses caudataires.
Sheikh Alassane Sène « Tarëe Yallah »
Humble serviteur du Prophète Muhammad (psl)