Dakarmidi – Ce jeudi, l’autobiographie inédite de Jonah Lomu sort chez Talent Sport. Un peu moins d’un an après sa disparition, le 18 novembre 2015. Un ouvrage dans lequel la première superstar du rugby mondial s’est livré une dernière fois. Nous nous en sommes procurés les bonnes feuilles. Son père violent, sa vie privée, son amour pour la France et sa maladie : voici ses confessions.
Le jour où il a décidé de rompre les liens avec son père
« Je n’oublierai jamais ce jour-là chez nous, à Mangere, à South Auckland. Un déclic s’est produit en moi. Quelque chose en moi a dit « Stop ». Je n’avais que 15 ans mais j’étais déjà bien plus grand que mon père. Plus grand et plus fort. Ce jour-là à Mangere, j’ai décidé en premier de me venger. Je ne le savais pas à l’époque mais ce jour-là, je romprais le dernier lien qui restait entre un père et son fils. La haine avait bouillonné en moi pendant des années – une haine qui avait commencé le jour où l’on m’avait arraché des Tonga ».
« Ce jour-là, mon père avait picolé. Ce jour-là, il a levé la main pour me frapper – encore. Ce jour-là, je l’ai attrapé, je l’ai soulevé et je l’ai balancé sur le sol à travers la pièce.
« Je n’accepterai plus jamais ça ! lui ai-je hurlé en me postant devant lui. Si jamais tu lèves encore la main sur moi ou sur n’importe quel autre enfant, tu auras affaire à moi !
– Tu n’es plus mon fils. Tu n’es pas le mien ! Sors de ma maison ! », a-t-il hurlé de rage, complètement hors de lui.
Ce jour-là, j’ai rassemblé mes affaires et j’ai quitté la maison de mon père. Ce jour-là a été le dernier que j’ai passé en tant que fils sous le toit de la maison de mes parents. Ce jour-là, ma vie a changé pour toujours« .*
La France, sa « deuxième maison »
Lors de la saison 2009-2010, Lomu décide de tenter l’aventure à Marseille-Vitrolles, en Fédérale 1. Il y disputa 7 rencontres. « La France m’a toujours attiré. Je ne sais pas pourquoi. C’est peut-être son mode de vie. Ce sont peut-être ses paysages et ses ambiances. Ou peut-être que ce sont juste les gens. Ouais… Je pense que ce sont les gens. Ils me font me sentir comme l’un des leurs ».
Sur sa maladie
Mort à 40 ans le 18 novembre 2015, Jonah Lomu s’est battu contre la maladie durant de longues années. « Ils l’appellent le syndrome néphrotique. C’est ce que j’ai. Qu’est-ce que ça signifie ? Pour moi, des reins pourris. En fait, le syndrome néphrotique n’est pas qu’un seul et unique problème, c’est tout un ensemble de choses. À la base, mes reins ne fonctionnent pas correctement. J’ai des gonflements dans le bas des jambes. Mon sang manque de protéines et j’ai un fort taux de cholestérol. Le syndrome néphrotique intervient comme une conséquence des problèmes de rein ».
« Je ne sais pas depuis combien de temps j’ai cette affection. Les médecins ne le savent pas non plus. Comme je l’ai dit, quand j’étais enfant à South Auckland, déjà, il y avait des signes que tout ne tournait pas rond dans mon corps : ces coupures et ces écorchures qui devenaient des abcès ; les infections, les toux et les rhumes dont je mettais des semaines à me débarrasser ; et souvent, d’énormes fatigues. Les signes étaient là, et bien là. Mais je n’avais pas conscience, à l’époque, que ces choses n’étaient pas normales ».
Une vie privée devenue publique
« Cela fait longtemps que j’ai arrêté de me soucier de voir ma vie privée étalée en une des magazines et des journaux. Après tout, j’étais d’accord pour m’afficher dans un certain nombre d’articles au fil des années. Je trouvais qu’en participant, on obtenait, au final, un résultat un peu plus proche de la vérité. Je ne suis plus autant poursuivi par les paparazzi que je l’ai été – contrairement à mes débuts, où les photographes étaient littéralement pendus aux arbres en face de ma maison, à l’affût de la plus petite – et parfois la plus ridicule – opportunité de me shooter. Mais j’ai établi une limite, quand des choses qui touchent à mes amis ou à ma famille arrivent dans les médias. Tout particulièrement quand c’est faux. Ça me met hors de moi ».
Avec Eurosport