La Ld-Debout ne veut pas du ministre du Développement communautaire dans la distribution de l’aide alimentaire. Pour Souleymane Guèye Cissé et Cie, «l’aide alimentaire ne doit faire l’objet d’aucune politisation».
Souleymane Guèye Cissé et ses camarades de la Ld -Debout jouent les avant- gardistes. Bien qu’ayant salué l’esprit des mesures présentées par le chef de l’Etat dans son «Message à la Nation» du 03 Avril, ils restent préoccupés par la prise en compte effective de toutes les familles vulnérables dont les besoins en soutien sont énormes et urgents à cause du ralentissement des activités productives. Pour cela ils trouvent que «le paiement par l’Etat, pour un bimestre, des factures d’eau et d’électricité doit toucher tous les ménages vulnérables et l’aide alimentaire ne doit faire l’objet d’aucune politisation». C’est pour cette raison qu’ils ont écarté le ministre Mansour Faye dans la distribution de ces aides. «Le fichier du ministère chargé du Développement communautaire et de l’Equité sociale qui a servi à l’attribution des bourses de sécurité familiale doit être écarté ; il a été conçu pour des objectifs politiques et tout le monde sait au Sénégal qu’il ne peut pas servir de base transparente à une action sociale équitable», a appelé le Secrétariat exécutif national de la Ld-Debout à sa dernière session ordinaire.
Dans le même sillage, le Secrétariat a tenu à préciser que la Ld- Debout restera alerte et vigilante sur la gestion de la crise par le Gouvernement. A cet égard, le Secrétariat appelle le président de la République et son Gouvernement à être et à demeurer plus transparents dans l’exécution du «programme de résilience économique et social». S’agissant du montant de 64,4 milliards de Frs Cfa annoncé pour le plan sanitaire, la Ld-Debout trouve que ce montant «semble très insuffisant au regard de l’état de décrépitude du système de santé du pays lourdement affecté par les vingt années de sous-investissement des régimes libéraux de Wade et de Macky». Occasion qu’ils saisiront pour énumérer un certain nombre de questions : «Quel est le niveau actuel de notre capacité en tests médicaux sur le virus, en lits équipés de respirateurs artificiels, et en personnel médical ? Comment et à quelle hauteur cette capacité va-t-elle être renforcée dans le court terme?». Souleymane Guèye Cissé et Cie invitent le chef de l’Etat et son Gouvernement à relever leur niveau d’anticipation des effets de cette crise. A cette fin, précisent- ils, «toutes les niches de privilèges matériels et financiers exorbitants et de gaspillage de la classe politique dirigeante (agences et institutions inutiles de budgétivores, fonds politiques, dotations en véhicules, carburant, etc.) devraient être neutralisées et les ressources réaffectées à la gestion de la crise».
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, la Ld-Debout plaide la mise en place de mécanismes pour assurer l’efficacité et la transparence dans l’allocation et l’utilisation de toutes les ressources mobilisées, en rapport avec l’ensemble des corps de contrôle de l’Etat, l’opposition et la société civile.
En ce qui concerne la récente loi d’habilitation, la Ld-Debout annonce rester «alerte et vigilante» quant à l’utilisation de la loi. «Le parti prévient qu’il n’acceptera pas l’adoption de mesures en contradiction avec le principe sacro-saint de séparation des pouvoirs. D’ores et déjà, la Ld-Debout invite l’Assemblée nationale à prendre toute la mesure de l’importance de son pouvoir de contrôle à postériori des ordonnances qui seront prises par le chef de l’Etat», préviennent Souleymane Guèye Cissé et ses partisans.
Magib GAYE