D’après plusieurs études scientifiques, se laver les mains avec du gel hydroalcoolique pourrait avoir des conséquences sur la santé, d’autant plus si l’action est répétée de nombreuses fois par jour.
L’épidémie de coronavirus a provoqué une ruée sur les gels hydroalcooliques, mettant en rupture de stock les pharmacies et autres distributeurs. Cependant, bien qu’efficace, l’usage excessif de ce produit aurait des conséquences nocives sur notre santé.
Le risque…
Selon Stéphane Auberger, docteur en chimie organique de l’Université de Nancy interrogé par L’Est Républicain : « C’est dangereux. Le mécanisme est simple. Ils sont faits à base d’éthanol, un solvant. S’ils nettoient bien, par contre, ces gels vont supprimer la première barrière immunitaire naturelle. Plus on les utilise, plus on rend perméable et sensible notre épiderme à ce genre de virus. Il y a une hystérie autour du coronavirus, mais celle-ci provoque une précaution nécessaire. On risque toutefois de créer d’autres pathologies demain à cause d’un problème ponctuel. »
Également fondateur de l’entreprise Salveco, spécialisée dans les produits 100% végétal, Stéphane Auberger appuie ses propos par une étude menée à l’université du Missouri aux États-Unis et publiée dans la revue Plos One en octobre 2014. Il propose ainsi, comme alternative aux gels hydro-alcooliques, l’utilisation de gels pour les mains 100% végétal.
La problématique du composé organique le Bisphénol A
L’étude de l’université du Missouri révèle que l’utilisation du gel hydroalcoolique pour se laver les mains favoriserait l’absorption de bisphénol A par la peau, un perturbateur endocrinien qui peut provoquer une dégradation de la qualité du sperme chez l’homme, provoquer de fausses couches chez la femme, ou encore provoquer certains cancers.
Une véritable menace sur les hormones
Déjà en 2013, l’Association Santé Environnement France (ASEF) avait appelé à la prudence sur l’utilisation des gels hydroalcooliques, affirmant que l’usage régulier et prolongé de ces produits pouvait provoquer des dérèglements hormonaux.
De même, en juin 2017, via la revue scientifique « Environnemental Health Perspectives » , 200 scientifiques de 29 pays différents ont alerté les autorités sanitaires mondiales sur la dangerosité du triclosan et le triclocarban, deux composants bactéricides présents dans la composition de plusieurs produits d’hygiènes, dont les solutions hydro-alcooliques. En cas d’utilisation régulière et prolongée, ces deux composants sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens et donc d’avoir des conséquences néfastes sur la santé.
Que faire alors ?
Actuellement aucun médicament n’a encore été trouvé pour traiter les personnes atteintes du Covid-19. Cependant, pour éviter tout problème sanitaire lié à l’usage excessif des solutions hydroalcooliques, les médecins encouragent les gens à prioriser l’eau chaude et le savon pour se laver les mains plusieurs fois par jour, car ils sont sans danger.
Il est donc préférable d’utiliser les gels hydroalcooliques pour se laver les mains seulement quand on n’a pas d’eau et de savon à sa disposition.