Chroniques du Midi
By Gentle Mara
Dakarmidi – A quelques mois des élections présidentielles de 2019, le constat général est la pléthore de candidat, chacun espérant accéder à la magistrature suprême, et régler si possible les maux de la nation.
Il m’arrivait souvent de me demander si un président peut trouver la potion magique avec un ou deux mandats de 5 ou 7 ans à tous les problèmes d’un pays et assurer son développement, peut être oui dira Gentle mara car l’État est une continuité, mais sur quelle base ?
Lisons sur ce volet l’ouvrage suivant L’alternance et la continuité de la politique de l’État cas des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France d’Abdeletif Menouni homme politique, juriste et constitutionnaliste marocain, sur Comment certains régimes démocratiques se reproduisent-ils par alternance, en garantissant une continuité minimum de la politique de l’État ? En apparence simple rotation institutionnalisée de majorités opposées, l’alternance est moins une institution isolée que la forme d’émergence d’une structure démocratique spécifique, intervenant dans la stabilisation du système politique par le biais des conditions mêmes de sa réalisation : le consensus idéologique et l’intégration politique. Séculaire aux États-Unis, enraciné en Grande-Bretagne, plus récent en France, le consensus, même s’il admet des divergences et des conflits, contribue à limiter la portée des changements politiques, à orienter les partis vers une certaine forme de réalisme et de pragmatisme opportuniste. L’alternance, impliquant la bipolarisation politique, agit dans un système pris en charge par les partis dominants, caractérisé par l’absence de maître du jeu politique, par un partage simultané ou alternatif du pouvoir et par la routinisation des conflits. L’étude de la politique extérieure conduite par la gauche en France, ainsi que certains aspects de la politique intérieure britannique fait ressortir deux expressions concrètes de la continuité dans les systèmes politiques à alternance : le changement adaptateur et la continuité alternative.
Est-ce que nos hommes politiques ou candidats ont conscience de ces exigences ? quand on essaye d’adapter cette réalité dans le cas du Sénégal, c’est diriger que diriger n’est pas aussi simple que nous le pensons.
Vouloir guider les destinées d’un peuple peut ne pas être un problème mais la façon et la manière de la gestion, en es-tu conscient, les capacités et les compétences qu’il faut, t’en rend tu comptes, cher candidat.
Sache que toute nation a besoin d’un homme qui incarne l’idéal dirigeant qui correspond aux aspirations et exigences de son peuple, lui servir et non se servir, je pense.
Ecouter sur youtube Monsieur Boubacar Camara, Docteur en droit et homme politique revenant sur ces mêmes interrogations qui interpellent tout bon citoyen dans sa leçon inaugurale sur le Thème : « Mieux servir l’État : grandeurs et exigences » prononcée au milieu de ses pairs à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, le 14 Janvier 2011, car pour lui notre grandeur est de servir et non se servir.
Au Sénégal le système électoral est confronté à deux obstacles permanents : le rôle prépondérant du parti au pouvoir dans la définition des règles du jeu et dans l’arbitrage du verdict des urnes ; le poids des logiques sociales et des représentations symboliques qui influencent le vote.
L’alternance de mars 2000 était porteuse d’une révolution des mœurs politiques, d’une consolidation de la démocratie et d’un renforcement des institutions de la République. Mais les espoirs de changement ont été déçus. Serait-ce parce que le Sénégal n’est qu’une « démocratie sans démocrates » ? La réalité, plus complexe, peut être décrite avec la métaphore du phénix qui renaît de ses cendres. Le pouvoir d’État repose dans ce pays sur des forces sociales enracinées et élabore sa légitimation sur la base de représentations monarchiques du pouvoir. Alioune Badara Diop le démontre en proposant une sociologie électorale du Fouta Tooro où la domination politique de l’oligarchie tooroodo pèse sur le vote, en perpétuant les logiques sociales qui l’ont toujours déterminé.
Cet ouvrage intitulé Le Sénégal, une démocratie du phénix ? Dakar et Paris, Karthala et CREPOS, 2009, constitue un outil indispensable à la compréhension des mutations sociales et politiques du Sénégal contemporain.
Je me demande quel candidat pour mieux diriger et servir le pays, ayant conscience de telles interrogations et enjeux qui demandent beaucoup et beaucoup de réflexions avant tout engagement honnête et sérieux.
Certains hommes veulent diriger en voulant être maitres de leur peuple et non leurs esclaves, sachez que tout bon chef est avant tout un bon esclave.
Chers candidats « ad cautelam », le pouvoir n’est pas un jeu et être chef c’est avant tout être unificateur et quand le parti te hisse à la gestion de la patrie, rompt avec lui pour l’intérêt du peuple.
Mais la grande question est de savoir comment continuer tout en changeant et retenez ceci:
On parlait un jour à saint Thomas d’Aquin de plusieurs candidats possibles pour un poste de supérieur:
– Celui-ci est un savant.
– Qu’il nous enseigne, répondit Thomas.
– Celui-ci est un saint.
– Qu’il prie pour nous.
– Ce troisième est un chef.
– Qu’il soit placé à notre tête et qu’il nous commande.
Ab imo pectore