Pour Mamadou Sy Albert, ce processus de regroupement est clairement visible et il faudrait se mettre à l’évidence que Ousmane Sonko constitue un pôle de même que Khalifa Sall. Pour l’analyste politique, ce dernier revient au devant de la scène et c’est lui qui représente aujourd’hui la figure du projet socialiste.
Donc ce compagnonnage pour lui, est une nécessité absolue. « Ousmane Sonko se rend compte que face au pouvoir il ne peut rien faire car, il a fallu que la société civile et l’opposition sortent dans la rue pour qu’il sorte de prison. Pour le cas de Khalifa Sall, sachant qu’il a un dossier judiciaire qui traîne, il lui faut également un soutien de l’Opposition. Que ça soit Malick Gackou, Abdoul Mbaye, Decroix, dans la dispersion, ils savent pertinemment qu’ils ne peuvent pas faire pression sur le pouvoir », fera remarquer l’analyste politique. Ainsi, nous nous rendons à l’évidence que face à cette situation, il faut un consensus minimal pour le respect des libertés démocratiques, une organisation transparente des élections, etc…
En revanche, une difficulté persiste. Il y a un front dénommé Frn ( Front de Résistance Nationale), le mouvement de défense de la démocratie (M2D). « N’est-il pas envisageable de créer un troisième front unificateur de tout ça. Est-ce qu’ils vont rester chacun dans son cadre et se battre ensemble, se demande Mamadou Sy Albert qui estime que la grande épreuve est de se demander si ces négociations vont aboutir positivement sur l’opposition et aussi si l’unité va durer pour avoir un consensus aboutissant à des listes communes aux législatives.
Revenant au cas de Ousmane Sonko, force est de reconnaître qu’il est le plus visible de l’espace politique depuis 2 ou 3 ans. Il a eu un positionnement clair en réussissant à entrer à l’Assemblée nationale, et à se donner un très bon score pendant la dernière présidentielle. On pourrait considérer que Ousmane Sonko a sorti l’opposition des ténèbres. Cette opposition est pratiquement très peu visible sur beaucoup de dossiers. Ou bien, « on pourrait même dire qu’elle n’a pas été approchée par les médias, pour se prononcer », signale le politologue et journaliste, Ibrahima Bakhoum.
Pour ce dernier, Ousmane Sonko a pris le temps de prendre en compte les questions qui généralement intéressent les sénégalais. « Il est clair que ces maux que le leader du Pastef a pris pour les mettre sur la place publique en terme de dénonciation ( Il a parlé du pétrole, des parlementaires qui ne paient pas l’impôt, il a parlé du foncier etc…). Cela lui a valu du succès politique et énormément de points positifs », dira le journaliste politique. Par ailleurs, suite au déclenchement de cette affaire de mœurs, Ousmane Sonko a su dénoncer un complot au moment où le pouvoir est tellement usé du point de vue de l’opinion. Cette usure du pouvoir, associé au lit de frustrations ont abouti à cette nouvelle posture de Ousmane Sonko qui ‘tire’ cette partie de l’opposition vers plus de lumière.
Se référant aux propos de Ousmane Sonko qui a toujours soutenu combattre le système, l’analyste politique, Mr Bakhoum estime qu’il est plus facile de parler de système que de dire c’est quoi le système. Il y’a quelque chose qu’on appelle la démocratie. On se pose la question de savoir si elle fonctionne bien ou mal? Il faudra cependant dire que dans notre pays, tout le monde est d’accord que ça ne fonctionne pas bien. Cependant, il faut se poser la question de savoir si ce système dont parle Ousmane Sonko est assimilable à ce qui empêche la démocratie de fonctionner normalement?
En ce moment là, il faut penser que le système dont il s’agit est lié à de mauvaises pratiques et qu’il faudrait en ce moment là se débarrasser de cela. Cependant, il n’y a pas d’autre système à part celui relatif à la France-Afrique qui est d’ailleurs là depuis très longtemps.
Pour Ibrahima Bakhoum, les gens en parlent depuis très longtemps et Ousmane Sonko n’est nullement le premier à en parler. Globalement, il n’y a rien de nouveau sur cette utilisation du mot système même s’il faut qu’on l’élabore et qu’on dissèque le contenu.
Cette mouvance qui se dessine devra, selon Mamadou Sy Albert, intégrer même Karim Wade qui est d’ailleurs aujourd’hui, la représentation et l’avenir politique du Pds. Il ne peut aucunement etre exclu de cette union d’autant plus que le Khalife Général des Mourides pourrait bien jouer un rôle déterminant dans cette reconfiguration politique qui semble nous réserver énormément de surprises…