Jean-François Meyer, conseil du président gabonais durant près de vingt ans, est poursuivi pour «complicité de blanchiment de détournements de fonds publics et de corruption».
Le journal Le Monde, qui donne l’information, explique que dans ce dossier tentaculaire, l’avocat de 63 ans est le dernier «facilitateur» à avoir été mis en examen le 22 janvier pour «complicité de blanchiment de tout crime et délit (notamment des délits de détournements de fonds publics et de corruption) » et « recel de détournement de fonds publics et recel de corruption », selon les informations du Monde.
Un compte professionnel au service des Bongo
Pour le compte de la famille Bongo, l’avocat est soupçonné d’avoir facilité des acquisitions de biens immobiliers parisiens fastueux et d’avoir opacifiédes fonds d’origine douteuse. Pour ce faire, Me Meyer mettait au service de son client son compte bancaire professionnel à la BNP Paribas qui fut crédité, entre janvier 2006 et novembre 2007, de près de 7 millions d’euros par l’Etat gabonais.
Selon la cellule de renseignement financier, Tracfin, au moins 2,3 millions d’euros de dépenses effectuées depuis ce compte n’ont aucune justification professionnelle. « Le fait que l’ensemble de ces sommes transite par le compte professionnel de Me Meyer semble singulier », notent les limiers de Tracfin.
Le journal français rappelle que dans le petit milieu feutré des robes noires parisiennes spécialistes des dossiers franco-africains, Jean-François Meyer est une figure discrète et contro-versée. Un temps avocat de l’Etat du Sénégal, de celui du Tchad et du Mali, il a aussi facilité l’achat d’un avion et d’œuvres d’art pour l’actuel vice-président de Guinée équatoriale, Teodorin Obiang, premier condamné dans l’affaire dite des «biens mal acquis».
Au Sénégal, l’on nous signale que c’est Me Miller, avocat de l’État, qui avait intenté pour arbitrage devant la justice française, une procédure d’enrichiment illicite entre 2012 et 2014 contre Karim Wade. Mais, il avait été débouté par les mêmes juges français qui l’accusent, aujourd’hui, d’être un prête-nom pour des appartements à Paris pour le compte de la famille de Oumar Bongo.
A rappeler que Meyer était également l’avocat de l’Etat dans l’affaire Arcelor-Mital.