Dakarmidi – La littérature regorge de beaucoup de genres, et parmi eux, l’amour courtois se distingue de par son ensemble de valeurs qui, parfois, semblent avoir disparu de notre style de vie. Pour autant, l’amour courtois en littérature est toujours grandement apprécié et lu. Qu’est-ce que l’amour courtois en littérature ? Comment le reconnaître et quelles œuvres en sont la meilleure représentation ?
Comment définir l’amour courtois en littérature ?
L’amour courtois est une vision de l’amour qu’un homme ressent pour une femme ; il est né au XIIe siècle.
L’étymologie du mot « courtois » a pour origine « cour » et « corteis » signifiant l’honnêteté et la loyauté. Le terme « courtois » est en contradiction directe avec celui de « vilain » représentant le monde paysan, à cette époque jugé trivial et laid. Ce genre littéraire renvoie à une conception de l’amour et à un ensemble de valeurs considérant que « nul ne peut être courtois sans aimer ». C’est principalement en Europe médiévale que l’amour courtois a vu le jour avec des codes fixés par la noblesse.
L’amour courtois se définit en quatre grands points : l’amoureux ne vit que pour la femme qu’il aime, leur amour est secret, l’amour ne peut exister à travers le mariage et enfin l’amoureux vénère son amoureuse. Le chevalier doit être au service de la femme qui, elle, se présente comme inaccessible et il ne vit que pour elle et surmonte tous les obstacles pour sa belle. L’amour courtois est principalement incarné à travers les romans. Tristan et Iseut et Le Roman de la Rose en sont les représentations les plus célèbres.
L’amour courtois dans Tristan et Iseut
La légende celtique de Tristan et Iseut est née au XIIe. Plusieurs versions ont vu le jour et ont ensuite été égarées, comme celles de Béroul, de Thomas d’Angleterre et de Chrétien de Troyes. Il n’y a que Joseph Bédier qui a réussi à reconstituer la version complète au début du XXe siècle en s’inspirant des textes de Béroul, de Thomas d’Angleterre, d’Eilhart von Oberge ainsi que de quelques éléments provenant de sources anonymes. La version de Béroul, bien que partielle, serait tout de même la version la plus proche de la légende initiale.
Les personnages principaux sont Tristan de Loonois, un vaillant chevalier, et Iseut la Blonde, jeune femme d’une grande beauté. Tristan et Iseut sont tombés passionnément amoureux après avoir accidentellement absorbé un philtre d’amour. Iseut est normalement promise au roi Marc de Cornouailles dont le neveu n’est autre que Tristan. Tristan et Iseut vivront autant qu’ils le peuvent leur amour interdit, malgré les différentes difficultés qui viendront s’interposer entre eux.
Le vocabulaire utilisé dans Tristan et Iseut est significatif de l’amour courtois dans la littérature. Puisque l’amour du chevalier pour la dame ne peut être assouvi simplement, l’amour courtois se manifeste de façons parfois assez paradoxales. Entre désespoir et allégresse, la douleur et la délectation…, le chevalier passe par tous les sentiments. Ceux-ci s’expriment par les termes : JOY qui représente l’extase lorsqu’il assouvit ses désirs, la MEZURA qui caractérise la maîtrise de soi, et la JOVEN qui se réfère aux vertus morales dont doit faire preuve l’amoureux courtois.
L’amour courtois dans Le Roman de la Rose
Le Roman de la Rose est un poème de 22 000 vers octosyllabiques autour de la mythologie médiévale et des mœurs des chevaliers. Tout en allégories, l’histoire est celle d’un jeune homme tombant amoureux d’une rose qui s’ouvre peu à peu. Cette rose représente la dame aimée et il lui est interdit de la cueillir, car il ne peut l’obtenir qu’après avoir traversé de nombreuses épreuves. La résistance, la médisance, l’oisiveté et le plaisir y sont représentés par des personnages. Dans le jardin de la rose, le jeune homme reçoit des conseils sur sa façon de s’habiller, sur la courtoisie, sur le fait de devoir faire des cadeaux à la femme qu’il aime… En cela Le Roman de la Rose est une œuvre allégorique particulièrement représentative de l’amour courtois.