« Dans un contexte où le Sénégal fait face à la plus grande crise sanitaire de son histoire, avec le Covid-19 rendant vulnérables et tendus les individus et la société, nous déplorons l’utilisation tendancieuse des faits supposés ainsi que les actes d’intimidation qui sont à l’origine des événements du 09 février ainsi que la violence notée lors de cette journée », lit-on d’emblée dans un communiqué signé par AFRIKAJOM, OSIDEA, LSDH, Cadre Unitaire du Sénégal, ONG 3D, la RADDHO, Réseau SIGGIL JIGEEN, AfricTivistes, le REPSFECO, le GRADEC.
Qui ajoute : « Considérons que la présomption d’innocence doit être respectée ainsi que le respect des droits humains dans toute procédure judiciaire entre différentes parties prenantes dans le cadre d’une action civile. Au regard des analyses des derniers événements, constatons une crise de confiance profonde des citoyens à l’égard des institutions et déplorons la dégradation continue des rapports entre le pouvoir et l’opposition », indiquent les membres.
Ainsi, ces derniers appellent à la responsabilité des différentes parties prenantes afin d’éviter d’engager l’espace politique dans des tensions insoutenables en cette période de pandémie, de faire preuve de plus de retenue et de courtoisie dans les déclarations qui doivent se faire sur un ton apaisé afin de préserver la paix sociale et de respecter la présomption d’innocence à tout individu interpellé dans le cadre d’une procédure judiciaire. Ils exigent plus de professionnalisme et de responsabilité de la part des forces de l’ordre dans l’encadrement des manifestations afin d’éviter les dérapages. Ce, non sans rappeler que tous les sénégalais sont égaux aux yeux de la justice et que celle-ci doit traiter toute action judiciaire en toute impartialité.
Les membres de la Société Civile « invitent les responsables des partis politiques à appeler leurs militants et surtout la jeunesse à faire preuve de responsabilité citoyenne ainsi qu’au respect des biens publics ». Par ailleurs, ils rappellent à tous les protagonistes au respect scrupuleux des textes qui régissent la loi liée à l’Etat d’urgence sanitaire. Mieux, ils ont invité la population à s’abstenir de diffuser sur les réseaux sociaux des images, textes et vidéos, incitant à la violence et à la haine, les conséquences de tels actes sont le plus souvent irréversibles.
« Convaincus que les acteurs politiques et les autorités étatiques doivent être soucieux de préserver les acquis démocratiques fruits de longues années de lutte et de sacrifice de nos ancêtres, et de garantir la stabilité du pays, de respecter l’Etat de droit et l’indépendance de la justice », a affirmé la Société civile sénégalaise.