La femme en question n’est personne d’autre que Adja Ndiaye. Camerawoman de son état, elle a été dépêchée ce matin au niveau de la Direction de l’Automatisation des fichiers qui fait office de siège pour la Brigade de cybercriminalité aux fins de filmer la déclaration des membres de la page « Luttons contre l’Indiscipline au Sénégal (LCIS), suite à leur convocation.
Après avoir fait ce pour quoi elle a été envoyée sur les lieux, la camerawoman allait quitter les environs de La Porte du Millénaire où les responsables de LCIS ont pu finalement faire leur déclaration, quand elle a été hêlée par un élément du Gmi (Groupement mobile d’intervention). Il ressort des informations recueillies par la rédaction que c’est alors qu’elle était avec une consœur, qu’un élément du Groupement mobile d’intervention les a sommées de quitter les lieux d’une manière désagréable. «Dégagez !», a-t-il dit aux deux camerawomen. Une bien étrange façon de parler à son vis-à-vis qui n’a pas plu à la camerawoman. Cette dernière réagit alors et se plaint d’être interpellée de la sorte alors que son amie et elle avaient pris le chemin du retour.
« Merde !», lui balance un policier qui s’adressait à elle avant de venir à sa rencontre. Des échanges de propos ont vite cédé la place aux coups de poing. N’entendant pas se laisser faire, la reporter d’images lui a rendu le coup. Habité par on ne sait quel démon, il s’en prend à la camera et réussit à la jeter par terre. L’outil de travail s’est ainsi cassé. Une attitude irresponsable qui a révulsé au plus haut point Adja Ndiaye. Cette dernière s’est servi alors du trépied qu’elle avait à portée de main pour se défendre. Les renforts arrivent et s’acharnent sur la jeune femme qui ne faisait que son travail. Elle est alors prise à partie par 6 Gmi qui la roueront de coups.
Après les coups, ils passent à la vitesse supérieure. Et c’est pour la conduire de force dans le panier à salade où elle subira encore les foudres d’au moins trois membres de la « bande de Gmiens » que rien ne semblait pouvoir retenir.
À l’intérieur du véhicule de police, elle sera encore brutalisée et insultée, et ne sera « libérée » qu’à la faveur de l’arrivée de leur supérieur.
Brutalisée et humiliée, Adja Ndiaye a informé ses supérieurs qui ont dès les minutes qui ont suivi, pris les dispositions nécessaires pour sa prise en charge médicale. Conduite à l’Hôpital Abass Ndao, recommandation a été faite de lui faire une radiographie pour être fixée sur l’ampleur de ses blessures. C’est finalement à Imodsen, une clinique située derrière l’hôtel Radisson Blu qu’elle a été ensuite transférée pour y faire d’autres radios et un scanner dont les résultats seront connus demain mardi 29 septembre. C’est ensuite qu’elle a été orientée vers la Clinique Belle-Vue située au Cap Manuel avant d’être finalement internée à Croix Bleue à Castors. «J’ai mal partout, mais surtout au niveau de la nuque, des côtes et du coude », a-t-elle confié, traumatisée par l’agression dont elle a été victime.
Quant à la direction de Dakaractu, elle est déterminée à donner à cette affaire la suite qu’elle « mérite », judiciaire y compris.
Rappelons que ce n’est pas la première fois que nos équipes sont brutalisées dans l’exercice de leurs fonctions. Notre chef du service photographie a subi pareil sort au tribunal de Dakar alors qu’il faisait la retransmission en direct du verdict de l’affaire Khalifa Sall. Ce qui pose la question de savoir si les policiers ont une dent contre Dakaractu. En tout cas, c’est le constat depuis que Aly Ngouille Ndiaye est à la tête du département de l’Intérieur.